En dépit des efforts internationaux déployés en faveur d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, Tel Aviv reste déterminé à poursuivre son offensive contre des objectifs de la formation pro-iranienne, jusqu’à atteindre son objectif: assurer le retour chez eux des déplacés des régions frontalières avec le Liban. Cette détermination nourrit cependant les craintes d’un élargissement de la guerre, formulées avec insistance par l’Occident.

Un accord de cessez-le-feu peut cependant intervenir à tout moment, selon Washington. La porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a assuré que des "discussions" continuaient à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, après que le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, eut affirmé qu’il n’y aurait "pas de cessez-le-feu dans le nord" et que le combat contre le Hezbollah continuerait "jusqu’à la victoire".

L’appel des États-Unis et de plusieurs autres pays pour un cessez-le-feu au Liban a été lancé "en coordination" avec Israël, a-t-elle assuré.

Sauf qu’Israël hausse toujours le ton. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, niait jeudi avoir approuvé un cessez-le-feu de vingt-et-un jours avec le Hezbollah et assurait, à son arrivée à New York, que les frappes se poursuivront contre cette formation, son ministre de la Défense, Yoav Gallant, donnait son feu vert pour une nouvelle série d’opérations militaires.

"Nous allons poursuivre nos opérations pour éliminer les terroristes du Hezbollah et leur infrastructure militaire", a-t-il écrit sur son compte X.

Il a fait état d’une "série de mesures envisagées pour assurer le retour des déplacés israéliens chez eux" et promis de "continuer à déstabiliser et à affaiblir le Hezbollah".

Parallèlement, le chef d’état-major israélien, Herzi Halevi, a annoncé que son pays "doit continuer à frapper le Hezbollah", soulignant que Tel Aviv "attendait cette occasion depuis des années". Selon lui, l’armée israélienne "doit continuer à éliminer les chefs du Hezbollah".

Les États-Unis et l’Union européenne ont cependant mis en garde contre un risque de guerre totale, si le conflit militaire se poursuit, d’autant qu’Israël semble se préparer à une incursion terrestre.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a, de son côté, mis en garde contre ce risque, tout en relevant qu’une solution diplomatique reste possible.

"Nous sommes maintenant confrontés au risque d’une guerre totale qui serait dévastatrice à la fois pour Israël et pour le Liban", a-t-il averti au terme d’une réunion avec ses homologues britannique et australien à Londres.

"Je tiens à préciser qu’Israël et le Liban peuvent choisir une autre voie. Malgré l’escalade brutale de ces derniers jours, une solution diplomatique est toujours envisageable", a ajouté M. Austin, dont les propos sont cités par les médias israéliens.

L’Union européenne s’est également dite "extrêmement préoccupée" par le conflit en cours.

"Toute nouvelle escalade aurait des conséquences dramatiques pour la région et au-delà", a averti le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, qui a appelé à "la mise en œuvre de mesures immédiates de désescalade".

"Nous demandons instamment aux deux parties de mettre en œuvre d’urgence un cessez-le-feu de part et d’autre de la Ligne bleue qui mette fin, effectivement et immédiatement, à toutes les menaces transfrontalières, et d’œuvrer à la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, afin d’assurer le retour en toute sécurité des populations déplacées des deux côtés de la frontière, dans le cadre d’un règlement négocié plus large", a réclamé M. Borrell, exhortant la communauté internationale à "se mobiliser pour soutenir à cette fin les efforts diplomatiques en cours".

Il a également appelé au respect du droit humanitaire international, en déplorant les victimes civiles, et réaffirmé le soutien de l’UE aux institutions libanaises, notamment l’armée.