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Samedi a marqué un tournant majeur pour le Liban et le Hezbollah, frappé de plein fouet par l’élimination de son secrétaire général, Hassan Nasrallah, après des décennies de leadership à la tête de l’organisation soutenue par l’Iran.

Le "Sayyed", ainsi que d’autres hauts commandants, ont été tués lors d’une frappe aérienne israélienne majeure ciblant le quartier général souterrain du groupe au sud de Beyrouth vendredi.

Quelles seraient les prochaines répercussions? Quels changements seraient à prévoir sur le terrain?

Le Hezbollah est-il désormais relégué à un rôle secondaire dans le conflit en cours?

Le général de l’armée à la retraite et directeur du Forum régional de consultation et d’études (RFSC), Khaled Hamadé, a affirmé: "Il ne fait aucun doute que le Hezbollah a subi un impact majeur, avec de graves revers dans son système de commandement et de contrôle, ainsi que dans la préparation de ses forces sur le terrain après la destruction de ses dispositifs de communication. Israël a également détruit un nombre considérable de ses lance-roquettes, mais le coup le plus sévère reste l’élimination de son leadership, en particulier celle de son secrétaire général."

"La formation ne se relèvera probablement pas de sitôt. La perte de ses plus hauts dirigeants ne peut être comblée rapidement, car ces opérateurs étaient hautement qualifiés et expérimentés, coordonnant aux plus hauts niveaux du commandement", a déclaré M. Hamadé lors d’une interview accordée à Ici Beyrouth.

De plus, le général à la retraite a exprimé des doutes sur la possibilité d’établir un nouveau système de commandement et de communication en raison de la perte de leaders clés et de la destruction de son réseau de communication. "Il sera peut-être désormais difficile de mettre en place un système de communication qui préserve la confidentialité, sans parler du risque d’infiltration dans ses rangs, ce qui exigera une réévaluation approfondie du rôle de chaque opérateur. Tous ces éléments influenceront la performance sur le terrain du groupe et sa capacité à mener à bien des missions qui auraient pu, par le passé, modifier l’équilibre des forces entre le Hezbollah et Israël."

Malgré ces revers, Khaled Hamadé soutient que le Hezbollah ne peut être considéré comme hors du combat, car sa lutte outrepasse le champ de bataille. "Il s’inscrit dans un axe régional plus vaste centré à Téhéran, avec des ramifications en Irak, en Syrie, au Yémen et ailleurs. Il demeure une composante essentielle de ce réseau, capable de compenser son affaiblissement."

Un tournant décisif

Fort de l’assassinat de Hassan Nasrallah, Israël ne s’apprête pas cesser ses frappes sur le Liban, a affirmé M. Hamadé.

"Aujourd’hui, le Liban se trouve à un tournant décisif", a-t-il déclaré. "Le gouvernement libanais doit décider s’il souhaite rester soumis à l’influence régionale et accepter la fragmentation de l’État et de son autorité, ou s’il doit prendre une décision fondée sur une évaluation réaliste et objective de la situation, en tenant compte de tous les dangers auxquels le pays est confronté."

"Par conséquent, il doit prendre des décisions principalement en fonction de ses intérêts nationaux", a conclu Khaled Hamadé.

En réponse à l’assassinat de Hassan Nasrallah, le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, a affirmé qu’Israël n’avait pas porté de coups sérieux à la "structure solide" du Hezbollah. Il a affirmé: "Le destin de cette région sera déterminé par les forces de la résistance. Avec le Hezbollah en première ligne, le Liban fera regretter à Israël ses actions."

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