Un homme politique proche du Hezbollah raconte qu’à la suite des récentes déclarations du chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, du changement du ton de son discours et des appels joumblattistes répétés à une rencontre de franche explication, Hassan Nasrallah a chargé son adjoint Hassan Khalil et le chef de l’unité de liaison de son parti, Wafic Safa, de se rendre auprès du chef du PSP. "Allez le voir. Écoutez-le. Voyez ce qu’il veut et comprenez les motivations de son changement de position et de sa volonté de se rapprocher de nous", leur a-t-il dit.

A leur retour de Clemenceau vendredi, les deux hommes ont expliqué au chef du Hezbollah que Walid Joumblatt redoute la gravité de la période qui s’annonce. Il craint une guerre, lui ont-ils expliqué, et souhaite s’entendre avec nous au sujet de l’échéance présidentielle, pour que le prochain chef de l’État soit consensuel et non pas de défi ou, pire, provocateur. Il veut surtout éviter une réédition de l’expérience de Michel Aoun, toujours selon Hassan Khalil et Wafic Safa.

Dans ce contexte, un homme politique citant des proches de Walid Joumblatt, confie que ce dernier en veut toujours aux deux leaders sunnite, Saad Hariri, et maronite, Samir Geagea, parce qu’ils l’ont entraîné dans le choix de Michel Aoun (2016) et entraîné avec lui le pays en enfer. Selon cet homme politique, Walid Joumblatt n’est pas près de le leur pardonner.