Le Liban a vu grand et pensé pouvoir bénéficier rapidement du gaz égyptien et de l’électricité fournie par la Jordanie pour remédier aux carences locales et assurer aux Libanais dix heures de courant par jour, comme promis depuis un an par le ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad.

Mais, depuis, rien n’a bougé sur ce dossier: ni le gaz égyptien ni l’électricité de Jordanie n’ont pu être acheminés via la Syrie. Washington, qui avait promis que cette opération ne tombera pas sous le coup de la loi César (qui sanctionne les entités ou les individus qui traitent avec le régime syrien), n’a vraisemblablement toujours pas finalisé sa position, qui pour le moment reste même plutôt ambiguë, selon des milieux politiques.

Le ministre sortant de l’Énergie s’est déjà rendu en Jordanie et en Égypte pour essayer de débloquer le processus. Des réunions ont également eu lieu au Liban avec les parties syriennes et jordaniennes sur le même sujet. En désespoir de cause, Walid Fayad a fini par pousser vers une augmentation sur les tarifs de l’électricité et à plaider pour la mise en place de l’autorité de régulation, exigée par la communauté internationale, dans l’espoir de pousser les partenaires internationaux du Liban à l’aider à régler la crise de l’électricité qui est le résultat d’une mauvaise gestion de ce secteur, dont le CPL, fondé par le président Michel Aoun, a fait sa chasse gardée.

Un ancien ministre a affirmé dans ce contexte que les États-Unis préfèrent reporter ce dossier crucial jusqu’au départ de Michel Aoun, le 31 octobre prochain. Le dossier serait alors remis sur le tapis avec plus de vigueur et de sérieux.