Un ancien ministre bien informé rapporte des informations de sources françaises selon lesquelles les efforts de la cellule de crise au Liban pour l’élection d’un nouveau président de la République constitue la première étape pour un début de résolution de ce dossier. Le président Emmanuel Macron a contacté son homologue iranien Ibrahim Raïssi afin d’arrondir les angles et mener la présidentielle libanaises dans les délais constitutionnels, précisent ces informations. La réponse du président iranien a été on ne peut plus claire: Téhéran n’est pas concerné par le dossier libanais, lequel est dans son ensemble entre les mains du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah. Contacté par un responsable français, un cadre du parti chiite lui a fait savoir que la formation pro-iranienne n’avait aucun candidat préféré, et qu’elle soutiendrait le candidat sur lequel s’entendront les Libanais. Le Hezbollah a cependant souligné les caractéristiques que, selon lui, le futur chef de l’État devrait posséder: une figure non conflictuelle et plutôt neutre, acceptée par tous les partis, consensuelle et favorisant l’entente et le dialogue.

Le Hezbollah soutiendrait ainsi le président du Parlement Nabih Berry dans le processus de sélection. A cet égard, le parti chiite ne tient pas aujourd’hui à renouveler l’expérience qu’il a eue avec Michel Aoun, laquelle selon certains milieux chiites s’est avérée désastreuse pour le pays, pour le parti et notamment au sein de sa base populaire. C’est pour cette raison, et depuis un moment déjà, que Hassan Nasrallah n’arrête pas de réaffirmer qu’il n’a aucun candidat favori, et qu’il soutiendra celui dont les caractéristiques sont désormais fixées.

Un diplomate occidental croit savoir que la formation chiite est bien consciente du droit de veto qu’elle détient. Partant, pourquoi le Hezbollah n’a-t-il pas décidé cette fois de mettre tout son poids dans la balance en amenant un candidat de son choix à la première magistrature?

Le diplomate évoque plusieurs raisons. Pour commencer, aux dernières élections législatives, le parti pro-iranien a perdu la majorité parlementaire, ce qui le pousse à tenter de convaincre les députés du changement et ceux de l’opposition, espérant par là porter le nombre des députés alliés à deux tiers pour tenter d’engranger un minimum de 65 voix et entraver les chances d’un candidat du camp adverse.

Ensuite, le diplomate estime que le Hezbollah est conscient qu’utiliser toute sa puissance ne lui garantirait pas de faire aboutir un candidat de son choix. Troisièmement, son incapacité à choisir entre ses alliés Sleiman Frangié et Gebran Bassil, craignant les répercussions de toute prise de position qu’il prendrait concernant l’un des deux.

Quatrièmement, la conviction du parti chiite  – suite à l’expérience du président Michel Aoun – de n’être plus en mesure de garantir la réussite d’un candidat du 8 Mars contrôlé par l’Iran. Enfin, le parti semble conscient d’avoir perdu le soutien essentiel de ses alliés, que ce soit pendant les élections législatives, notamment dans la circonscription de Saïda, de même qu’au sein de son environnement naturel.

Il convient de noter que seulement 40% des chiites avaient participé au scrutin malgré toutes les tentatives du Hezbollah d’appâter sa base, y compris par des moyens financiers.

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