Il devient clair que l’Iran et le Hezbollah commencent à s’adapter à la nouvelle donne, après qu’il soit devenu évident que les développements dans la région, notamment en Irak, contribuent à affaiblir l’axe de la Moumanaa (résistance) mené par l’Iran. Des milieux arabes bien informés rapportent que les combattants du Hezbollah, qui participaient à des batailles dans de nombreuses zones en Syrie aux côtés des Gardiens de la révolution iranienne et de l’armée du régime syrien, se sont retirés avec leurs arsenal de la plupart de ces secteurs pour se positionner à la frontière libano-syrienne, du côté libanais.

Le parti chiite a cependant maintenu sa présence dans certaines régions. Selon des sources bien informées, cette décision a été prise sur la base d’un accord entre Téhéran et Damas, et serait " due à l’ampleur des changements régionaux ". Des cercles de l’opposition affirment que les récentes prises de positions du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, reflètent ce changement, notamment l’attitude de ce dernier concernant l’élection présidentielle, lorsqu’il a affirmé que " le parti est prêt à discuter avec les parties concernées d’un chef d’État consensuel ". Le secrétaire général a poursuivi en se disant prêt à accepter " tout président convenu par les forces politiques ". Certains députés soulignent que cette affirmation renforce l’argument selon lequel un "président fort" et appartenant à un "même camp" a échoué. Les cercles diplomatiques occidentaux vont même jusqu’à considérer que les événements en Irak illustrent un bouleversement radical de l’influence iranienne entre les chiites de Qom et ceux de Najaf.