Washington n’a toujours pas donné son feu vert pour l’acheminement d’électricité de Jordanie et de gaz d’Égypte au Liban via la Syrie, quand bien même les États-Unis ont fait savoir au Liban que cette procédure ne tombera pas sous le coup de la loi César qui sanctionne toute entité ou personne qui entretient des relations commerciales avec le régime de Bachar el-Assad.

Dans certains cercles diplomatiques européens, on fait état de problématiques empêchant la mise en œuvre du projet. Ces problématiques sont principalement d’ordre libanais. Le ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad, avait promis aux Libanais, il y a plus d’un an, que l’alimentation en courant électrique allait être portée à 10 heures par jour. Un an plus tard, elle se situe toujours autour de zéro. En cause: un manque de transparence et un refus de mener les réformes exigées, pourtant indispensables si le Liban veut montrer qu’il compte sérieusement réformer le secteur de l’électricité à l’origine du gouffre financier qui a plongé le pays dans une crise inextricable.

Les obstacles évoqués dans ces cercles diplomatiques sont, entre autres, l’incapacité à déterminer le bénéfice financier que le régime syrien tirera du transit de l’électricité et du gaz à travers son territoire. De plus, les conditions mises par la Banque mondiale- qui assure le financement du projet-, à savoir que le ministère de l’Énergie augmente les tarifs de l’électricité, suivant un plan clair de restructuration du secteur et mette en place l’autorité de régulation, n’ont pas été remplies par le Liban. Il est vrai que le ministère a annoncé une hausse des tarifs mais le plan suivant lequel celle-ci sera appliquée reste opaque, voire inexistant, alors que le but de cette démarche est d’assainir les recettes d’EDL, dans la perspective d’un redressement. Quand à la formation de l’autorité de régulation, elle est toujours gelée.  La raison ? Selon des milieux gouvernementaux, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil,  rejetterait tout simplement ces conditions.

Reste à voir ce que les Etats-Unis et la Banque mondiale vont décider.