De sources bien informées, l’ordre du jour de la réunion qui devrait lancer le processus de redynamisation du Conseil des ministres au terme de trois mois de blocage comporterait pas moins de 135 points… dont 120 ont besoin du contreseing du ministre des Finances, portefeuille dévolu à un ministre chiite du mouvement Amal. Or ce dernier ne prendra pas part à la relance des réunions du Conseil si les raisons pour lesquelles le duopole chiite bloque le gouvernement ne sont pas résolues, en l’occurrence le départ du juge d’instruction dans le dossier de l’explosion du port de Beyrouth, Tarek Bitar. Ce qui rend de facto toute réunion du cabinet impossible. Partant, le contreseing chiite du ministre des Finances opère une fois de plus comme un droit de véto, ce qui explique l’attachement du binôme Hezbollah-Amal à ce portefeuille. Or ni le juge Bitar ni le Hezbollah n’entendent reculer. Le blocage du Conseil des ministres est donc appelé à durer jusqu’en 2022 – et avec lui les négociations avec le Fonds monétaire international et tout espoir de solution à la crise, indiquent ces sources.