La position de Riyad au sujet du Liban, qui a transparu dans la feuille de route franco-saoudienne à l’issue de la visite du président français Emmanuel Macron à Jeddah, n’est pas " circonstancielle " ou liée spécifiquement au déplacement de M. Macron, mais " stratégique ", indiquent des sources responsables saoudiennes rapportées par l’ancien ministre Melhem Riachi. Dépêché par les Forces libanaises pour sonder les intentions du Royaume au sujet des prochaines législatives, M. Riachi revient d’une tournée à Riyad, où sa visite a d’ailleurs coïncidé avec celle du député du Parti socialiste progressiste, Waël Bou Faour, émissaire de Walid Joumblatt, mobilisé pour les mêmes raisons que M. Riachi. Le prince héritier saoudien Mohammad Ben Salmane a inclus le dossier du Liban lors de sa tournée dans les pays du Golfe, qui ont tous adhéré à la déclaration commune faite sur le Liban. Le contenu de cette déclaration commune sera repris et adopté également lors du prochain sommet du Conseil de coopération du Golfe, qui se tiendra à Riyad le mercredi 15 décembre. Il s’avère par ailleurs que les ponts entre l’Arabie saoudite et le chef du courant du Futur Saad Hariri sont toujours coupés, de même que ses échanges avec le club des anciens Premiers ministres, selon un membre dudit club. La question qui se pose est de savoir qui reprendra le leadership de la communauté sunnite à l’étape actuelle et si ce leadership reviendra plutôt à un collectif de personnalités, à l’instar de l’ancien ministre Achraf Rifi.