Les milieux proches de Baabda accusent le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, d’avoir relevé le taux de change de la livre libanaise de 3 900 à 8 000 à la demande du président de la Chambre Nabih Berry, sans avoir effectué de concertations en amont, alors qu’une telle mesure nécessite en principe un accord entre les différentes parties au pouvoir. Le président de la République Michel Aoun s’en est ainsi pris à M. Salamé lors de son dernier entretien avec Premier ministre Nagib Mikati la semaine dernière, dans la mesure où il voit derrière la démarche du gouverneur le spectre de M. Berry. Nagib Mikati a répondu au chef de l’Etat en rappelant que le président de la commission parlementaire des Finances, le député Ibrahim Kanaan (affilié au Courant patriotique libre), avait été le premier à prôner il y a quelque semaines le passage du taux de change à le gouverneur de la Banque centrale parce qu’ils avaient fait la sourde oreille à sa proposition et ne lui avaient pas remis les documents financiers qui auraient pu l’aider à prendre une décision dans ce sens au sein de la commission. Il reste que la démarche de Riad Salamé a creusé le fossé entre MM. Aoun et Berry, M. Mikati rejoignant à son tour la liste des personnalités ciblées par le CPL en raison de sa collusion avec M. Berry. C’est notamment à la lumière de ces tiraillements qu’il faut comprendre les flèches multidirectionnelles du dernier communiqué du bloc parlementaire du “Liban fort”, à l’issue de la réunion présidée mardi soir par le chef du CPL, le député Gebran Bassil.

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