L’explosion d’un entrepôt d’armes et de munitions dans le camp de Borj el-Chemali à l’est de Tyr et l’agression d’une patrouille de la Finul par des habitants du village de Chakra à Bint Jbeil (Liban-Sud) sont-ils de nature à menacer la mission de la force multinationale ? Selon des milieux souverainistes, le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a entendu lors de sa visite au Liban-Sud des témoignages faisant état de stockage d’armes et de munitions dans la zone d’opérations de la Finul, un non-respect flagrant de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU et des agressions répétées contre les patrouilles de la force multinationale sous divers prétextes. Tous ces actes demeurent impunis et leurs auteurs ne sont jamais démasqués et inquiétés. Il en a été ainsi lors de l’explosion de Borj el-Chemali, et, auparavant, lorsqu’un entrepôt du Hezbollah a connu le même sort, ou encore lors de l’affaire des tunnels creusés en direction d’Israël. Ces témoignages faisant état d’exactions répétées des parties qui contrôlent la région et d’une absence totale de l’Etat libanais ont inquiété Antonio Guterres, qui a plaidé en faveur de la liberté de circulation de la force multinationale dans sa zone d’opérations, sans obstacles aucuns et en vertu de l’accord sur les règles d’engagement conclu avec l’Etat libanais et des dispositions requises par la résolution 1701. Il a également réclamé la mutation du Hezbollah en parti politique et la nécessité d’empêcher les extrêmes de dominer la vie politique libanaise, soulignant que le seul moyen d’aboutir à un tel résultat serait de renforcer les institutions de l’Etat et de soutenir l’armée libanaise, appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités à ce niveau. “Le meilleur moyen de gérer un éléphant qui se trouve dans une pièce, c’est d’élargir la pièce pour que l’éléphant ne pose pas problème”, aurait-il dit. Il va sans dire que l’agression contre la patrouille du contingent finlandais de la Finul à Chakra était une réponse du Hezbollah aux accusations portées contre lui par Guterres après ses propos sur la responsabilité du parti chiite dans la situation dramatique du Liban et du Sud.