Le ralliement du Courant patriotique libre au choix de l’opposition pour la présidence de la République a creusé le fossé entre le CPL et le Hezbollah qui se considère "trahi" par son (ancien) allié chrétien.

Un des premiers signes de l’irritation de la formation chiite face à l’adhésion du CPL à la coalition parlementaire favorable à l’accession de l’ancien ministre des Finances, Jihad Azour, à la tête de l’État, est apparu avec l’absence du député de Jbeil, Raëb Berro, au dîner organisé samedi par le CPL dans cette ville. C’est lors de ce dîner, rappelle-t-on, que M. Bassil a officiellement annoncé le soutien de son parti à M. Azour, face au candidat du 8 Mars, le chef des Marada, Sleiman Frangié.

Le Hezbollah en veut grandement à Gebran Bassil, qui a été pendant des années son seul allié chrétien, d’avoir contribué à relever les chances du candidat de l’opposition de se faire élire et d’avoir ainsi barré la voie au sien, pour des considérations que la formation pro-iranienne juge ponctuelles et liées seulement aux intérêts propres du chef du CPL.

Selon un responsable du 8 Mars, le Hezbollah n’est pas près de pardonner au chef du CPL son attitude qu’il considère comme "une trahison". D’autant qu’à cause de son ancien allié, il se trouve aujourd’hui dans une position "pour le moins embarrassante", sa marge de manœuvre pour "continuer d’accuser ses adversaires de bloquer la présidentielle ayant nettement diminué", selon ce même responsable.