La visite officielle effectuée récemment par une délégation du Courant patriotique libre (CPL) à Damas, à l’invitation du secrétariat général du parti Baas, et la réunion qu’elle a tenue avec le ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal al-Makdad s’inscrirait dans le cadre d’une volonté d’ouverture du CPL à la Syrie, à l’approche notamment des prochaines échéances législatives et présidentielle, selon des sources de l’opposition.

Avec les bouversements qui s’accélèrent dans la région, le CPL détiendrait des informations selon lesquelles le régime de Bachar Assad aurait un rôle important à jouer à l’échelle régionale, ce qui pourrait lui bénéficier dans une étape ultérieure, avance-t-on de mêmes sources. Selon elles, ce timing est aussi à retenir à l’ombre du bras de fer irano-arabe, des développements sur la scène internationale, des relations tendues entre la Russie et les États-Unis et des prochaines échéances au Liban.
Lorsqu’il était à la tête de la diplomatie libanaise, le chef du CPL, Gebran Bassil, avait déjà fait part de son souhait de se rendre à Damas. C’était en marge d’un sommet arabe, dans le cadre duquel il avait appelé à réintégrer la Syrie à la Ligue arabe (sa candidature avait été suspendue en novembre 2011 après que le régime de Bachar Assad eut refusé de mettre en œuvre le plan de sortie de crise, ndlr). M. Bassil avait alors accompagné sa prise de position de messages amicaux adressés à la Syrie, appelant par la même occasion au rétablissement des relations officielles bilatérales afin de discuter du dossier des réfugiés. Le régime syrien n’avait pas alors répondu favorablement à sa requête.
Récemment, le CPL a ouvert une branche à Damas, sous la direction de l’ancien ministre Pierre Raffoul. Selon des sources proches du régime Assad, la présidence syrienne aurait été informée de l’intention du chef de l’État libanais de se rendre à Damas. Gebran Bassil a également formulé son intention de s’y rendre. Aucune réponse syrienne n’avait alors été avancée avant l’invitation adressée par le parti Baas. Et la question qui se pose est celle de savoir si M. Bassil se rendrait à Damas avant les législatives et si M. Aoun achèverait son mandat par une visite en Syrie.