Avant la formation de son gouvernement, Nagib Mikati avait tenu une longue réunion avec le président de la Chambre Nabih Berry, pour un tour d’horizon de plusieurs dossiers dont celui des nominations administratives et des permutations diplomatiques et judiciaires.

Les deux hommes étaient d’accord sur un même point : ce dossier est une ligne rouge. Pas de nominations ou de permutations à quelques mois des élections législatives et présidentielle, surtout que le camp présidentiel met tout son poids dans la balance pour procéder avant la fin du mandat du président Michel Aoun, à un train de nominations qui consoliderait la présence du Courant patriotique libre aux niveaux administratif, judiciaire et diplomatique. Le camp présidentiel a notamment fait du remplacement du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, son cheval de bataille et pour lui, tous les moyens sont bons pour arriver à cette fin, surtout qu’il n’avait pas réussi à l’atteindre sous le gouvernement de Hassane Diab, en raison d’une forte opposition politique à son limogeage. Cette opposition est toujours de mise aujourd’hui et Nabih Berry reste farouchement opposé à l’accession d’une personnalité proche du CPL à la tête de la Banque centrale. Il est soutenu en cela par trois leaders politiques, les chefs du Courant du Futur Saad Hariri, du Parti socialiste progessiste Walid Joumblatt et des Forces libanaises Samir Geagea.