Le Qatar serait engagé dans une médiation pour un assainissement des relations entre Beyrouth et Riyad. Un des volets de cette médiation porte sur un arrêt des campagnes menées à partir du Liban contre l’Arabie saoudite. Dans ce contexte, Ici Beyrouth a appris qu’un responsable qatari a effectué une visite discrète dans la banlieue-sud de Beyrouth où il a tenu une réunion loin des feux de la rampe avec le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, pour obtenir des garanties sur une pause dans les attaques du parti chiite contre le royaume.

Le responsable qatari serait reparti satisfait des résultats de ses entretiens avec Hassan Nasrallah et en aurait informé les responsables saoudiens. Selon un responsable arabe, le discours que le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir Abdollahian a tenu après son entretien avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib reflète l’accord qatari-hezbollahi.

Le ministre iranien, qui a effectué la semaine dernière une visite de 48h à Beyrouth, n’a fait aucun commentaire hostile au sujet de l’Arabie saoudite, contrairement à ses discours antécédents.

Son discours, jugé conciliant, reflète de l’avis de ce responsable arabe, les changements qui sont en train de s’opérer dans la région. Il traduit une approbation iranienne tacite des pourparlers qui devraient se tenir début avril à Riyad entre les Saoudiens et les rebelles houthis, même si ces derniers s’opposent toujours au choix de Riyad comme lieu de rencontre et menacent de boycotter ces réunions.

Parallèlement, les négociations saoudo-iraniennes se poursuivront cette semaine à Bagdad.

Pour toutes ces raisons, le Hezbollah a baissé le ton par rapport à l’Arabie saoudite, orientant ses flèches en direction des États-Unis et des Forces libanaises – période électorale oblige – qu’il accuse de chercher à provoquer une guerre civile au Liban.