Samedi à minuit, le mandat de la Chambre actuelle prendra fin et c’est le Parlement issu des élections du dimanche 15 mai qui sera installé. Mais sans président. Le doyen de la nouvelle Chambre, en l’occurrence son président actuel Nabih Berry, a 15 jours pour convoquer les nouveaux députés afin qu’ils élisent son successeur.

Inutile de préciser qu’il est le seul candidat à sa propre succession. Il ne dispose pas d’une majorité confortable ce qui semble l’indisposer. Les Forces libanaises, le Courant patriotique libre et les députés issus du mouvement de contestation ont déjà fait savoir qu’ils n’allaient pas voter pour lui. Les Kataëb et les députés souverainistes indépendants non plus. Or pour Nabih Berry, le nombre de voix qu’il obtiendra est important pour sa légitimité à la tête de l’Assemblée nationale. Mais aussi pour sa réputation.

Pour rassembler une majorité en sa faveur, il lorgne du côté du groupe de la société civile, dont certains membres parmi les nouveaux venus à la Chambre ne semblent pas franchement remontés contre les symboles du pouvoir. A cette fin, il semble favorable à l’élection de l’ancien bâtonnier Melhem Khalaf (grec-orthodoxe) à la vice-présidence du Parlement. Ce qui signifie concrètement que M. Khalaf soutiendra sa reconduction à un énième mandat à la tête du Parlement qu’il préside depuis 1992.

De la sorte, Nabih Berry fera d’une pierre deux coups: d’une part, sa démarche pourrait encourager d’autres figures de la société civile à suivre l’exemple de M. Khalaf – du moins c’est ce qu’il espère – et d’autre part, elle barrera la voie à une candidature d’Élias Bou Saab (CPL) et de Ghassan Hasbani (Forces libanaises) à la vice-présidence de la Chambre.

Les concertations et le bazar, dit-on, ont commencé.

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