Irak-politique,LEAD Irak: poussée de fièvre entre deux barons chiites de la politique ATTENTION – AJOUTE ouverture d’une enquête judiciaire ///
Bagdad, 19 juil 2022 (AFP) – La justice irakienne a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête au sujet d’enregistrements sonores imputés à l’ex-Premier ministre Nouri al-Maliki à l’origine d’une poussée de fièvre avec un autre baron de la politique, l’influent leader chiite Moqtada Sadr. Même si M. Maliki a nié l’authenticité de ces enregistrements, affirmant qu’ils étaient " fabriqués ", ces tensions entre deux ennemis historiques viennent compliquer la formation d’un nouveau gouvernement, qui se fait toujours attendre neuf mois après les élections parlementaires. Le parti de M. Maliki, poids lourd de la scène politique chiite irakienne, a affirmé qu’il ne se laisserait pas " entraîner dans une discorde aveugle entre enfants d’une même patrie ", selon un communiqué. Un juge d’instruction à Bagdad " a reçu une requête déposée au parquet pour lancer une procédure judiciaire concernant les fuites sonores imputées à Nouri al-Maliki ", a annoncé mardi le Conseil suprême de la magistrature sur son site. " Une enquête est en cours à ce sujet, conformément à la législation ", précise le communiqué. Dans ces enregistrements –diffusés sur les réseaux sociaux par un journaliste irakien– un homme présenté comme étant M. Maliki qualifie Moqtada Sadr d’homme sanguinaire et cupide, dans une sorte de monologue tenu devant des alliés. Mais il s’en prend aussi à des alliés de M. Maliki, le Hachd al-Chaabi, d’anciens paramilitaires intégrés aux forces régulières et décrits comme étant aux ordres de l’Iran.
– " Idées destructrices " –
En réaction, Moqtada Sadr, dont l’animosité avec M. Maliki est ancienne, a appelé son adversaire " à se retirer de l’action politique ". Il a aussi réclamé aux alliés de M. Maliki et aux figures de sa tribu de publier " une condamnation commune pour mettre fin aux dissensions ". Nouri al-Maliki " n’a pas le droit, avec ses idées destructrices, de diriger l’Irak " a-t-il également écrit. Les tensions enveniment la crise politique irakienne. Depuis les législatives anticipées d’octobre 2021, le pays attend toujours la nomination d’un nouveau Premier ministre. Adepte des coups d’éclats, Moqtada Sadr, qui représentait pourtant la première force au sein du Parlement, a créé la surprise en faisant démissionner ses 73 députés en juin, abandonnant à ses adversaires le soin de former un gouvernement. Tard lundi soir, quelques centaines de partisans de M. Sadr ont manifesté pour dénoncer les enregistrements, notamment dans le sud du pays, à Nassiriya ou dans les villes d’Amarah et Kout, ont rapporté des correspondants de l’AFP. Quelques dizaines de manifestants se sont aussi rassemblés à Bagdad, dans le quartier de Sadr City, baptisé du patronyme de Mohammed Sadr, père de Moqtada. Ils se sont rapidement dispersés, selon une source de sécurité. Un proche de M. Sadr avait lancé un appel au calme: " Merci à vous. Pas la peine de manifester contre les fuites ", a déclaré lundi soir sur Twitter Saleh Mohamed al-Iraqi en allusion aux enregistrements. bur-lk-tgg/gde/feb

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