Le pape François, en visite à Chypre, a appelé jeudi à " l’unité " ainsi qu’à " dépasser les divisions ", au moment où l’île méditerranéenne membre de l’Union européenne fait face à une importante crise migratoire.

" Pour construire un avenir digne de l’Homme, il faut travailler ensemble, dépasser les divisions, abattre les murs et cultiver le rêve de l’unité ", a affirmé le souverain pontife dans une cathédrale maronite à Nicosie.

" Nous avons besoin de nous accueillir et de nous intégrer, de marcher ensemble ", a-t-il ajouté.

Il a évoqué la Méditerranée comme " une mer d’histoires différentes, une mer qui a bercé tant de civilisations, une mer d’où débarquent, aujourd’hui encore, des personnes, des peuples et des cultures de toutes les parties du monde ".

Le pape, faisant référence à la diversité religieuse de Chypre, a également appelé à " ne pas faire de la diversité une menace pour l’identité ".

Selon lui, " la présence de plusieurs de nos frères et soeurs migrants " a fait de l’île " un véritable point de rencontre entre différentes ethnies et cultures ".

" Chypre, carrefour géographique, historique, culturel et religieux, bénéficie de cette position pour mettre en oeuvre une action de paix ", a ensuite déclaré François au palais présidentiel de Nicosie, en présence du président chypriote Nicos Anastasiades, appelant le pays à être un " chantier ouvert pour la paix en Méditerranée ".

La République de Chypre, qui n’exerce son autorité que sur les deux-tiers sud de l’île à majorité hellénophone, dit compter le nombre le plus élevé de premières demandes d’asile des 27 membres de l’UE par rapport à sa population de près d’un million d’habitants.

Elle accuse la Turquie d’instrumentaliser les migrants irréguliers en leur permettant de passer côté sud depuis la République turque de Chypre-Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara.

Selon les autorités chypriotes, des négociations sont en cours afin d’organiser le départ vers Rome de plusieurs familles de migrants vivant à Chypre, à l’image de ce que le pape avait fait sur l’île grecque de Lesbos en 2016. Il était alors rentré au Vatican avec trois familles syriennes ayant fuit la guerre dans leur pays.

Le pape a également mis en garde contre les " murs de la peur " et les " intérêts nationalistes " qui entravent la coopération européenne, le continent européen ayant " besoin de réconciliation et d’unité ".

" Les murs de la peur et les vetos dictés par des intérêts nationalistes ne contribueront pas à sa progression, pas plus que la reprise économique ne garantira à elle seule sa sécurité et sa stabilité ", a-t-il dit.

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