La Cour de cassation irakienne a acquitté un Britannique, condamné en juin à 15 ans de prison pour trafic d’antiquités, et annulé sa peine, a annoncé mardi à l’AFP son avocat. La peine prononcée contre James Fitton a été " annulée aujourd’hui par la Cour de cassation et mon client sera bientôt libéré ", a déclaré l’avocat, Thaer Saoud, qui avait déposé un recours il y a plus d’un mois contre la condamnation. Sur sa page Facebook, l’avocat a publié l’arrêt rendu par la Cour de cassation, déclarant que l’accusation contre M. Fitton avait été " annulée " et qu’il allait être " libéré faute de preuves suffisantes ". La Cour a également estimé que " l’intention criminelle " n’était pas présente " dans le crime en question ". M. Fitton, 66 ans, avait été reconnu en première instance coupable d’avoir tenté de sortir des antiquités d’Irak et condamné le 6 juin à 15 ans de prison par un tribunal de Bagdad, tandis que son co-accusé, un Allemand de 60 ans, avait été acquitté. Volker Waldmann, un psychologue berlinois, et James Fitton étaient venus en Irak en voyage organisé. Ils ont été arrêtés le 20 mars à l’aéroport de Bagdad avec dans leurs bagages des morceaux de pierre, des fragments de poteries brisées et de céramiques antiques. L’Irak, l’ancienne Mésopotamie qui a notamment abrité l’empire d’Akkad et la ville antique de Babylone, craint pour son patrimoine archéologique, dont les vestiges font l’objet de juteux trafics, et réprime très sévèrement toute tentative d’altérer ou de s’approprier indûment des pièces antiques. Le juge irakien avait indiqué en juin que la peine prévue pour ce crime était " la mort par pendaison ", mais le tribunal avait décidé de " réduire la peine à 15 ans de prison en raison de l’âge avancé " de M. Fitton. En revanche, le tribunal de Bagdad avait déclaré ne pas avoir trouvé de " preuves suffisantes " pour condamner M. Waldmann. Les antiquités irakiennes sont pillées depuis des décennies à la faveur des multiples conflits qu’a connus le pays, notamment après l’invasion américaine de 2003, puis l’arrivée des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en 2014, qui se sont adonnés à ce trafic pour renflouer leurs caisses. Après des décennies de conflits et de pillages, l’Irak s’ouvre timidement au tourisme mondial et accueille, malgré des infrastructures touristiques quasi inexistantes, des voyageurs occidentaux.

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