Par Elie WEHBE
Un Libanais armé s’est rendu jeudi après avoir libéré des employés pris en otage dans une banque à Beyrouth en échange d’une partie de son épargne, a indiqué l’agence d’information officielle ANI. Il s’agit du dernier incident violent du genre dans un pays ravagé depuis 2019 par une crise économique inédite imputée par une grande partie de la population à la mauvaise gestion, la corruption, la négligence et l’inertie d’une classe dirigeante en place depuis des décennies. La crise s’est caractérisée par des restrictions bancaires draconiennes sans précédent qui empêchent les épargnants d’avoir librement accès à leur argent, par une chute vertigineuse de la monnaie locale et un appauvrissement de la population. Et les disputes parfois violentes entre clients en colère voulant retirer leurs économies et employés appliquant les consignes sont fréquentes. Jeudi matin, un Libanais a fait irruption dans l’agence bancaire de la Federal Bank dans le quartier de Hamra et menacé avec une arme les employés en réclamant son épargne de plus de 200.000 dollars. Le quadragénaire a " répandu de l’essence, fermé la porte de la banque et retenu les employés en otage ", selon une source de sécurité. Il a " menacé de s’immoler par le feu et de tuer tout le monde ", en réclamant la totalité de son épargne de plus de 200.000 dollars, d’après ANI. Il a dit vouloir l’argent car son père avait été " admis à l’hôpital pour une opération et ne pouvait la payer ". Après plusieurs heures de négociations, l’assaillant a accepté de libérer en début de soirée les otages en échange d’une partie de son argent, environ 30.000 dollars (près de 30.000 euros), selon ANI. Il est sorti de la banque sous escorte policière et a été acclamé par la foule aux cris de " Bassam, tu es un héros ". Une vidéo mise en ligne montre deux négociateurs qui réclament à l’assaillant -qu’ils appellent Bassam– de libérer des otages. " Mon frère veut payer les factures d’hôpital ", a affirmé Atef al-Cheikh Hussein, le frère de l’assaillant sur les lieux, où les forces de sécurité ont été déployées. " Il ne s’agit pas du premier incident du genre, il faut une solution radicale ", a déclaré à l’AFP Georges el-Hajj, président du syndicat des employés de banques au Liban. Sur la toile, de nombreux épargnants ont exprimé leur solidarité avec le preneur d’otages. L’économiste libanais Jad Chaaban s’en est pris sur sa page Facebook aux " propriétaires de banques et leurs amis dans les milices au pouvoir qui prennent en otage tout un peuple ".

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