Un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Paris et des gendarmes sont actuellement en Israël, en observateurs, dans le cadre d’une enquête sur une fraude au chômage partiel en France dans laquelle des suspects ont été arrêtés, a-t-on appris mardi de source judiciaire. L’arrestation en Israël de plusieurs suspects est en relation avec " une enquête menée par les autorités israéliennes pour blanchiment et fraude fiscale en lien avec une information judiciaire ouverte " par le parquet de Paris au titre de la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) financière le 5 janvier 2021, a précisé cette source à Paris. Selon des sources proches du dossier en Israël, il s’agit de quatre hommes et d’une femme, tous israéliens. Ils sont soupçonnés d’avoir blanchi une partie de l’argent et converti les sommes en cryptomonnaies. La police israélienne a arrêté lundi " trois suspects principaux " et " un certain nombre d’autres " soupçonnés d’appartenir à une organisation criminelle qui aurait usurpé la dénomination sociale et le numéro d’identification d’entreprises existantes pour demander le versement d’indemnités en France dans le cadre de la pandémie de Covid-19. Les fraudeurs auraient ensuite blanchi des " dizaines de millions de shekels en utilisant des mécanismes complexes " de cryptomonnaie. Les suspects ont été placés en détention pour être interrogés, a précisé la police israélienne. " Un juge d’instruction de la Junalco ainsi que des enquêteurs de l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI) et de la section de recherches de Toulouse en charge des investigations (en France) sont en Israël " en qualité d’observateurs, a précisé la source judiciaire. L’information judiciaire en France pour escroqueries et tentatives en bande organisée, blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs concerne " presque 4.000 demandes frauduleuses d’indemnisation du chômage partiel ", a-t-elle précisé. Le préjudice pour l’Etat est estimé à 8,5 millions d’euros, selon un document consulté par l’AFP. Trois personnes sont mises en examen depuis juin 2021 dans cette affaire, dont un homme de 31 ans qui a été placé en détention provisoire. L’homme est notamment soupçonné d’avoir ouvert des comptes bancaires et des comptes rebonds en Lituanie sur lesquels étaient versés les fonds publics et les fonds blanchis. Il nie être " l’animateur de cette escroquerie ", selon son avocat Me Philippe Ohayon. " Cette procédure souligne la qualité de la coopération entre la Junalco et les autorités judiciaires israéliennes ainsi que la parfaite coopération policière dans la lutte contre les escroqueries menées depuis Israël à l’encontre de victimes françaises ", a estimé la source judiciaire. " Le crime autour des cryptomonnaies augmente et la police en Israël développe des outils technologiques pour y faire face ", a souligné auprès de l’AFP David Katz, chef de l’Unité Cybercriminalité au sein de l’unité anti-corruption de la police, Lahav 433. " La coopération entre les polices française et israélienne est excellente et se renforce ", a-t-il encore souligné. Selon les sources proches, " la police israélienne voit avec une extrême sévérité les crimes de fraude contre la France et d’autres pays et s’emploie à lutter contre ces crimes par tous les moyens ".

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