Le raid aérien mené mardi par Israël est le dernier en date d’une longue série de frappes menées, depuis le début en 2011 du conflit en Syrie, contre les forces du régime Assad et celles de ses alliés, l’Iran et le Hezbollah libanais.

– Premières frappes – Le 30 janvier 2013, l’aviation israélienne bombarde près de Damas un site de missiles sol-air et un complexe militaire soupçonné d’abriter des produits chimiques, selon un responsable américain. Ce premier raid depuis le début de la guerre en 2011 aurait endommagé le principal centre de recherche sur les armes biologiques et chimiques du régime, selon le New York Times. En mai, le centre de recherches à Jamraya, près de Damas –déjà touché en janvier–, un dépôt de munitions et une unité de défense antiaérienne sont visés. Au moins 42 soldats sont tués, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

– Hezbollah et Iran ciblés – Le 18 janvier 2015, un raid attribué par des sources iraniennes à Israël près de Qouneitra (sud) tue six membres du Hezbollah pro-iranien et un général des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran. Le 19 décembre, Samir Kantar, figure du Hezbollah longtemps incarcéré en Israël, est tué dans un raid près de Damas, selon le mouvement chiite libanais. Le 22 septembre 2017, des avions israéliens tirent des roquettes sur un dépôt d’armes du Hezbollah près de l’aéroport de Damas. La zone de cet aéroport, mais aussi celui de Mazzé, banlieue ouest de Damas, qui abrite les services de renseignements de l’armée de l’air, a été touché à plusieurs reprises. Le 9 avril 2018, au moins 14 combattants, dont sept Iraniens, sont tués dans une frappe visant une base militaire dans la province de Homs (centre). Le 29, au moins 26 combattants, en majorité iraniens, sont tués dans des tirs de missiles à Alep (nord). Le 10 mai, Israël mène des dizaines de raids aériens contre des cibles présentées comme iraniennes, affirmant riposter à des tirs de roquettes " iraniennes " provenant de Syrie. Au moins 27 combattants prorégime dont 11 Iraniens sont tués.

– Combattants irakiens visés – Dans la nuit du 17 au 18 juin 2018, 55 combattants prorégime –notamment syriens et irakiens– sont tués lors de frappes, attribuées par un responsable américain à Israël, dans la province de Deir Ezzor, à proximité de la frontière avec l’Irak. Les paramilitaires irakiens pro-iraniens du Hachd al-Chaabi font état de 22 morts dans leurs rangs.

– Frappes de représailles – Le 2 juin 2019, Israël cible des positions prorégime près de Damas et dans la province de Qouneitra, disant agir après des tirs de roquettes de Syrie. Le 20 novembre, l’armée israélienne revendique une série de frappes aériennes de " grande ampleur " contre des positions du régime de Bachar al-Assad et des forces iraniennes Al-Qods, affirmant riposter à des tirs. Selon l’OSDH, 23 personnes, dont 16 combattants étrangers, ont été tuées. Le 6 février 2020, des frappes israéliennes visent des sites militaires à Kesswa, une localité au sud-ouest de Damas visée à plusieurs reprises, et à Ezra, dans la province de Deraa (sud), tuant au moins 23 combattants, dont huit soldats syriens et des Iraniens. D’après un rapport de l’armée israélienne, qui commente rarement les informations sur ses attaques, Israël a frappé une cinquantaine de cibles en Syrie en 2020.

– " Les plus meurtrières " – Le 13 janvier 2021, au moins 57 soldats et combattants prorégime sont tués dans des frappes nocturnes israéliennes visant des entrepôts d’armes et des positions militaires aux abords de Deir Ezzor, et dans les déserts de Boukamal et de Mayadine. Les raids ont tué 14 membres des forces du régime et 43 miliciens pro-iraniens, dont 16 Irakiens, indique l’OSDH, précisant qu’il s’agit des frappes " les plus meurtrières " jamais menées par Israël depuis 2011.

– Le port de Lattaquié visé – Le 7 décembre, l’OSDH indique que des frappes aériennes israéliennes ont atteint une cargaison d’armes iraniennes stockée dans un terminal à conteneurs du port de Lattaquié (ouest). C’est la première fois qu’Israël vise le port de Lattaquié, principal port du pays, depuis le début du conflit, indique l’OSDH. Israël a récemment intensifié la fréquence de ses frappes, dont les dernières ont visé le 24 novembre des zones où le Hezbollah est implanté dans le centre de la Syrie. acm/cds

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