Liban-politique-économie-sécurité-banque,LEAD Liban: sit-in d’une députée dans une banque pour réclamer son argent bloqué =(Photo+Video)= ATTENTION – AJOUTE manifestation devant la Banque centrale, citation, communiqué Association des banques ///
Beyrouth, 5 oct 2022 (AFP) – Une députée du Parlement libanais tient un sit-in mercredi dans une banque, pour réclamer son argent bloqué afin de pouvoir payer une opération chirurgicale, a rapporté un correspondant de l’AFP sur place. L’initiative de la députée Cynthia Zarazir intervient alors que les braquages de banques se multiplient de la part de citoyens désespérés qui tentent de retirer leurs économies bloquées depuis trois ans dans ce pays ravagé par une crise économique inédite. Plusieurs militants se sont rassemblés devant le siège de la banque située dans la banlieue nord de Beyrouth pour soutenir la députée, qui est entrée dans l’établissement accompagnée de deux avocats membres d’un groupe de soutien aux épargnants. " Cynthia, qui a un compte dans cette banque, réclame la somme de 8.500 dollars pour pouvoir subir une intervention chirurgicale non couverte par son assurance maladie ", a déclaré à l’AFP une militante sur place, Darine Dandachly, selon qui la députée avait déjà dû reporter son opération faute d’argent. Fouad Debs, un avocat accompagnant la parlementaire, a assuré à l’AFP qu’elle ne sortirait pas de la banque avant d’obtenir la somme qu’elle réclame, ajoutant que des négociations étaient en cours avec l’établissement. Depuis trois ans, les banques imposent des restrictions draconiennes, empêchant les clients de retirer leurs économies, en particulier en dollars, ou d’effectuer des virements vers l’étranger. Quelques heures plus tard, un policier retraité a fait irruption dans une banque de la banlieue de Beyrouth, réclamant son épargne de 220 millions de livres qui valait près de 150.000 euros avant la crise et ne représente désormais plus que 5.500 euros du fait de l’effondrement de la livre libanaise, selon l’association des épargnants. Mardi, un diplomate à la retraite et consul honoraire d’Irlande, Georges Siam, avait observé un sit-in toute la journée dans une banque de la banlieue de Beyrouth pour récupérer ses économies avant de parvenir à un compromis avec l’établissement. – " On veut notre argent " –
Dans le même temps, plusieurs clients armés avaient braqué des banques mardi, dont un policier retraité qui exigeait de transférer de l’argent à son fils étudiant en Ukraine et privé de fonds. L’homme a été arrêté sans obtenir gain de cause. Les banques avaient fermé pendant une semaine après une série de braquages spectaculaires le 16 septembre, avant leur réouverture avec des mesures de sécurité renforcées pour tenter d’éviter la répétition de tels incidents. En réaction à la nouvelle vague de braquages, l’Association des banques du Liban (ABL) s’était défendue mardi en accusant dans un communiqué l’Etat et la Banque centrale d’avoir contribué au " tarissement " des économies des épargnants. " La chose la plus dangereuse que le secteur public ait faite est d’avoir (…) mis la main sur les épargnes " du secteur privé, a affirmé le communiqué. A Beyrouth, plusieurs dizaines d’épargnants se sont rassemblés mercredi matin devant la Banque centrale contre les restrictions " injustes ", selon un journaliste de l’AFP. Les manifestants ont jeté des bouteilles vides sur le bâtiment et mis le feu à des pneus, au milieu d’un important déploiement de l’armée. " On est venus réclamer nos droits, ça fait trois ans qu’on attend et on n’a toujours pas de solution ", s’est insurgé Houssam Machmouchi, 42 ans. " On n’est pas des mendiants, on veut juste notre argent ", a-t-il ajouté.
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