Liban-Israël-pétrole-diplomatie-gaz-USA-France,PREV Le Liban approuve l’accord sur sa frontière maritime avec Israël (PAPIER GENERAL) Par Jonathan SAWAYA =(Video+Photo)=
Beyrouth, 13 oct 2022 (AFP) – Le président libanais Michel Aoun a annoncé jeudi que son pays approuvait, deux jours après Israël, l’accord de démarcation de la frontière maritime entre les deux voisins, qui doit lever les obstacles à l’exploitation de gisements gaziers en Méditerranée orientale. Cette déclaration survient alors que le mandat de M. Aoun expire le 31 octobre et que son pays est plongé dans une crise socio-économique sans précédent. Washington, qui mène depuis deux ans une médiation entre les deux pays officiellement en état de guerre, avait salué mardi une " avancée historique ". Lors d’une interview accordée jeudi soir à la chaîne libanaise LBC, le médiateur américain Amos Hochstein a estimé qu’un tel accord pourra " avoir le mérite de prévenir le chaos et davantage de conflits à travers la région ". Il procurera " la prospérité économique au Liban (…) et une sécurisation des frontières nord d’Israël, donc pas de guerre entre le Liban et Israël ", a-t-il ajouté.
– " Succès historique " –
" J’annonce l’approbation par le Liban de la version finale préparée par le médiateur américain pour délimiter la frontière maritime méridionale ", a annoncé plus tôt M. Aoun dans un discours télévisé. " Cet accord indirect répond aux revendications libanaises et préserve pleinement nos droits ", a-t-il assuré, saluant un " succès historique ". Il a affirmé que le Liban avait obtenu " l’intégralité du champ de Cana, sans qu’aucune compensation soit payée " côté libanais. Selon une copie de l’accord obtenue par l’AFP, celui-ci " établit une résolution permanente et équitable du différend maritime " entre les deux pays. D’après ce texte, le champ offshore de Karish se situe entièrement dans les eaux israéliennes. Le Liban obtient pour sa part les droits d’exploration et d’exploitation du champ de Cana, situé plus au nord-est, dont une partie se situe dans les eaux territoriales d’Israël. Mais " Israël sera rémunéré " par la firme exploitant Cana " pour ses droits sur d’éventuels gisements ", selon l’accord. Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid avait annoncé mardi un accord " historique ", estimant le lendemain que celui-ci " éloigne la possibilité d’affrontements armés avec le Hezbollah ", le puissant mouvement armé qui domine la vie politique au Liban. Le parti chiite avait menacé d’attaquer Israël si l’Etat hébreu entamait l’extraction du gaz du champ de Karish avant la conclusion d’un accord. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a néanmoins affirmé mardi que sa formation soutiendrait l’accord si celui-ci était officiellement approuvé par les autorités libanaises.
– La " population d’abord " –
" Il a été convenu de démarrer les phases d’exploration immédiatement après l’accord final ", a déclaré de son côté le même jour le Premier ministre libanais Najib Mikati après avoir rencontré une délégation de TotalEnergies, qui doit entamer la prospection dans le champ de Cana. La France, dont la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna est arrivée jeudi soir à Beyrouth, s’est félicitée de l’accord " historique " entre les deux pays. Le Quai d’Orsay a souligné dans un communiqué que " la France a oeuvré avec ses partenaires internationaux ", pour parvenir à cet accord. Mme Colonna doit rencontrer vendredi les principaux responsables libanais pour souligner " l’attachement de la France au bon fonctionnement des institutions libanaises ", alors que la perspective d’une vacance du pouvoir se dessine avec la fin du mandat de M. Aoun. Les députés libanais ont une nouvelle fois échoué jeudi à élire un successeur au chef de l’Etat en raison de leurs profondes divisions dans un pays en faillite. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva, a appelé jeudi les dirigeants politiques à " travailler à la stabilité du pays " et " faire passer leur pays et leur population d’abord " afin de sortir de la crise économique qui secoue le pays depuis 2019. Les autorités libanaises misent sur la présence d’hydrocarbures pour aider à faire face à l’effondrement économique mais, selon des experts, le pays a besoin de cinq à six ans avant de bénéficier d’une éventuelle manne gazière et pétrolière. Israël, de son côté, investit depuis des années dans le champ de Karish et compte commencer à en extraire du gaz d’ici quelques semaines. jos-lar/rh/at/vl

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !