La police israélienne est soupçonnée d’avoir piraté le téléphone d’un témoin clé dans le procès de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, selon des enregistrements diffusés mercredi soir par des médias locaux, sur fond de controverse sur le logiciel espion Pegasus. Benjamin Netanyahu, au pouvoir notamment de 2009 à juin 2021, est inculpé de corruption, d’abus de confiance et de malversation dans trois affaires. Dans un enregistrement diffusé par la chaîne de télévision 12, des policiers semblent parler du piratage téléphonique de Shlomo Filber, un proche de Benjamin Netanyahu, devenu témoin dans son procès. " C’est vrai, c’est comme si c’était illégal… d’installer l’application ", dit un officier dans l’enregistrement au son médiocre, réalisé peu de temps avant un entretien de la police avec M. Filber. D’après la chaîne de télévision 13, des photographies, des numéros de téléphones et des messages ont été extraits de son téléphone sans son autorisation et sans mandat. Il n’a pas été précisé si le téléphone de M. Filber avait été piraté avec Pegasus ou un autre logiciel. " La police israélienne coopérera pleinement et de façon transparente " avec l’équipe désignée par le procureur général pour enquêter, a indiqué jeudi un porte-parole à l’AFP, sans d’autres précisions. Shlomo Filber, un proche de M. Netanyahu qui l’avait nommé directeur général du ministère des Communications, avait accepté en 2018 de coopérer avec les enquêteurs en échange de la garantie de ne pas aller en prison. Sollicité par l’AFP jeudi, il n’a pas souhaité commenter ces informations. Benjamin Netanyahu a lui estimé qu’il s’agissait d’un " tremblement de terre ". " Il a été révélé que des policiers ont piraté des téléphones illégalement pour renverser un puissant Premier ministre de droite ", a tweeté l’ancien chef de gouvernement, qui plaide son innocence. Ses avocats ont demandé au tribunal " d’ordonner au bureau du procureur de dévoiler tous les éléments de l’enquête contre M. Netanyahu obtenus par l’intermédiaire du programme Pegasus ou d’autres systèmes d’espionnage ", selon un communiqué. Ces informations surviennent quelques jours après que la police israélienne a reconnu avoir utilisé des technologies d’espionnage informatiques sans mandat. Le groupe israélien de cybersécurité NSO, propriétaire de Pegasus, n’a ni démenti ni confirmé la vente du logiciel à la police, soulignant qu’il n’était " en aucun cas impliqué dans le fonctionnement du système une fois vendu à des clients gouvernementaux ". NSO s’est retrouvé exposé en 2021 après des enquêtes publiées par un consortium de 17 médias internationaux affirmant que son logiciel avait permis d’espionner les téléphones de journalistes, d’hommes politiques parmi lesquels des chefs d’Etat, des militants et des chefs d’entreprises dans différents pays. bur/mib/hj

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