L’organisation Etat islamique (EI) a confirmé jeudi la mort de son chef Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, un peu plus d’un mois après l’annonce de son décès par les Etats-Unis dans une opération en Syrie, et nommé son successeur.

Les jihadistes de l’EI ont " prêté allégeance à Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi, l’émir des croyants et calife des musulmans, " a déclaré le porte-parole du groupe, Abou Omar al-Mouhajir, dans un enregistrement audio publié sur Telegram. Les décès de l’ancien chef de l’EI ainsi que de son précédent porte-parole sont également confirmés dans l’enregistrement. " Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi et le porte-parole officiel de l’Etat islamique (…) Abou Hamza al-Qourachi ont été tués récemment ", a ajouté le nouveau porte-parole.

L’ancien chef de l’EI s’est fait exploser au cours d’une opération des forces spéciales américaines dans le nord-ouest de la Syrie, une région sous le contrôle de jihadistes, avait déclaré le président américain Joe Biden le 3 février dernier. Qourachi, originaire de Tal Afar, à 70 kilomètres à l’ouest de Mossoul en Irak, avait pris fin octobre 2019 la tête du groupe après l’élimination de son prédécesseur Abou Bakr al-Baghdadi le même mois.
Le nouveau chef de l’organisation radicale sunnite, le troisième du groupe depuis sa création, a jusqu’ici peu fait parler de lui et le communiqué du groupe ne donne pas plus de détails sur son identité. Selon l’enregistrement de l’EI, la nomination d’Abou Hassan al-Qourachi en tant que successeur avait été approuvée par Abou Ibrahim avant sa mort, et sa nomination a été confirmée par les dirigeants du groupe. Ce dernier prend les rênes de l’EI au moment où le groupe est affaibli par des offensives successives soutenues par les États-Unis pour contrecarrer une résurgence jihadiste. Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, l’EI a vu son " califat " autoproclamé vaciller sous le coup d’offensives successives dans ces deux pays.

Les Forces démocratiques syriennes, dominées par les Kurdes et soutenues par la coalition internationale, avaient vaincu en 2019 l’EI en Syrie en le chassant de son dernier fief de Baghouz dans la province de Deir Ezzor (est). Mais l’Etat islamique " maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d’autre de la frontière entre les deux pays ", selon un rapport de l’ONU publié l’an dernier. Dans ces deux pays, l’organisation jihadiste conserverait " en tout 10.000 combattants actifs ", d’après ce rapport.

L’élimination d’Abou Ibrahim al-Qourachi en février est intervenue quelques jours après la fin d’un assaut de l’EI contre une prison tenue par les FDS dans la région de Hassaké (nord-est) fin janvier. C’était la plus importante offensive du groupe jihadiste depuis sa défaite territoriale en Syrie en 2019. L’assaut et les combats ont fait plus de 370 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (Hachem Osseriran/AFP)

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