Deux juges d’instruction français, chargés de l’enquête sur la rétractation du sulfureux intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine de ses accusations de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, ont interrogé jeudi et vendredi au Liban deux témoins, a indiqué à l’AFP une source judiciaire. Selon cette source, la délégation française était composée des deux juges d’instruction financiers chargés de cette information judiciaire ouverte en mai 2021, d’un procureur du Parquet national financier de Paris et d’un enquêteur de la police judiciaire. " Ils ont entendu deux témoins pendant deux jours en présence de l’avocat général à la Cour de cassation, Imad Kabalan et de la juge Mirna Kallas ", a affirmé vendredi la source judiciaire. D’après cette même source, l’un des témoins, dont l’identité n’a pas été dévoilée, était " très proche " de M. Takieddine et avait déjà donné des déclarations contradictoires concernant le rôle de l’intermédiaire franco-libanais dans le financement de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy. L’autre témoin " avait des relations de travail avec M. Takieddine et il l’accompagnait lors de ses déplacements à l’étranger ", a indiqué la source. La délégation française " a obtenu les réponses dont elle avait besoin et s’est contentée des procès-verbaux des deux audiences ", a-t-elle ajouté. Des juges enquêtent depuis 2013 sur des accusations de financement libyen de la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007, formulées par l’intermédiaire Ziad Takieddine et d’anciens dignitaires libyens. En 2016, M. Takieddine a déclaré avoir personnellement remis, en 2006 et en 2007, cinq millions d’euros en liquide provenant de Libye pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Le 11 novembre 2020, dans une spectaculaire volte-face, il a retiré ses accusations contre M. Sarkozy dans un entretien à l’hebdomadaire Paris Match et à la chaîne BFMTV. Mais le 14 janvier 2021, il a de nouveau incriminé Nicolas Sarkozy devant les juges En fuite au Liban après sa condamnation dans l’affaire Karachi en juin 2020, M. Takieddine, 71 ans, a été récemment incarcéré et a répondu pour la première fois en novembre dernier à Beyrouth à trois magistrats français. Dans ce dossier de " subornation de témoin " et " d’association de malfaiteurs ", au moins huit personnes ont été mises en examen.

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