Le Liban, où des élections législatives sont organisées le 15 mai, est en proie depuis octobre 2019 à une crise économique, sociale et financière inédite, aggravée par une impasse politique.
– Contestation – Le 17 octobre 2019, la colère des Libanais explose dans un pays miné par les crises à répétition, après l’annonce par le gouvernement d’une taxe sur les appels effectués via l’application WhatsApp. Le gouvernement renonce vite à la taxe, sans apaiser les manifestants. La mobilisation culmine avec, certains jours, des centaines de milliers de manifestants réclamant le départ de la classe dirigeante, accusée de corruption et d’incompétence.
– Défaut de paiement – Le 7 mars 2020, le Liban, qui croule sous une dette de 92 milliards de dollars (170% du PIB), fait défaut pour la première fois de son histoire sur une première tranche de sa dette d’un montant de 1,2 milliard de dollars. Le 23, il annonce qu’il ne paiera pas l’ensemble de ses bons du Trésor émis en dollars avant d’annoncer un défaut sur toute sa dette. Le gouvernement annonce un plan de relance et demande une aide du Fonds monétaire international (FMI). Mais les négociations avec le FMI déraillent rapidement.
– Gigantesque explosion au port – Le 4 août, une gigantesque explosion détruit le port de Beyrouth et dévaste des quartiers entiers de la capitale. La déflagration a été déclenchée par un incendie dans un entrepôt abritant des tonnes de nitrate d’ammonium (produit chimique qui peut exploser accidentellement) stockées sans précaution. La tragédie fait 215 morts et plus de 6.500 blessés et relance la contestation qui s’était essoufflée avec la pandémie de coronavirus.
– Encore l’impasse – Le 10 août, le Premier ministre, Hassan Diab, annonce la démission de son gouvernement, sous la pression de la rue. Le 31, le Liban se dote d’un nouveau Premier ministre, Moustapha Adib, quelques heures avant l’arrivée à Beyrouth du président français, Emmanuel Macron. Ce dernier annonce le lendemain avoir obtenu l’engagement des dirigeants libanais à favoriser la formation d’un gouvernement censé mener des réformes et ainsi débloquer l’aide internationale. Mais fin septembre, Moustapha Adib jette l’éponge. En octobre, Saad Hariri, déjà trois fois Premier ministre, est à nouveau désigné à ce poste.
– Une des pires crises depuis 1850 – Le 1er février 2021, les autorités annoncent une augmentation du prix du pain d’environ 20%. Le 1er juin, la Banque mondiale affirme que l’effondrement économique du Liban risque d’être classé parmi les pires crises financières du monde depuis le milieu du XIXe siècle.
– Mikati Premier ministre – Le 15 juillet, Saad Hariri renonce à former un gouvernement, après des mois de marchandages entre les dirigeants libanais. Le 26, Najib Mikati, déjà Premier ministre en 2005 et 2011, est chargé de former un nouveau gouvernement. Emmanuel Macron parraine une troisième conférence internationale d’aide aux Libanais. Le 10 septembre, le Liban se dote enfin d’un nouveau gouvernement.
– Affrontements sanglants – Le 14 octobre, le puissant mouvement islamiste Hezbollah fait défiler ses partisans et ceux de son allié, le mouvement Amal, au coeur de Beyrouth pour exiger le remplacement de Tareq Bitar, le juge chargé de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth. Des manifestants essuient des tirs, déclenchant des violences qui font sept morts. Amal et le Hezbollah accusent des francs-tireurs du parti chrétien des Forces Libanaises (FL) d’avoir ouvert le feu sur leurs partisans, ce que les FL démentent.
– Accord de principe avec le FMI – Le 24 janvier 2022, des responsables libanais entament après plusieurs retards des pourparlers avec le FMI. Le gouvernement de Najib Mikati se réunit pour la première fois, après des mois de marchandage politique entre factions rivales. Le 11 février, le FMI préconise des réformes pour garantir la viabilité de la dette, reconstruire le secteur financier, réformer des entreprises publiques et lutter contre la corruption. Le 7 avril, le FMI annonce être parvenu à un accord de principe avec les autorités libanaises pour un plan d’aide de trois milliards de dollars sur quatre ans.

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