Le gouvernement et la Banque centrale du Liban sont responsables de la crise économique sans précédent qui a plongé la majorité des Libanais dans la pauvreté, a accusé mercredi l’ONU, appelant les dirigeants à " changer de cap ". " Le Liban doit changer de cap ", a indiqué l’ONU dans un rapport préparé par le rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, Olivier De Schutter. " La misère infligée à la population peut être inversée à travers un leadership qui place la justice sociale, la transparence et la responsabilité, au coeur de ses actions ", poursuit le rapport, publié à quelques jours des élections législatives prévues le 15 mai. M. De Schutter s’était rendu au Liban en novembre 2021 pour évaluer les répercussions de la crise économique inédite que traverse le pays depuis 2019. Causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption d’une classe dirigeante quasi inchangée depuis des décennies, la crise, qualifiée par la Banque mondiale comme la pire de l’histoire moderne, a été exacerbée par la pandémie et désormais par la guerre en Ukraine. La monnaie nationale a perdu près de 95% de sa valeur, alors que les prix ont augmenté de plus de 200% et environ 80% de la population libanaise est plongée dans la pauvreté. Neuf personnes sur dix ont du mal à subvenir à leurs besoins en raison de leurs faibles revenus et plus de six personnes sur dix quitteraient le pays si elles le pouvaient, toujours selon le rapport. " La crise économique aurait pu être évitée, (…) elle a été provoquée par des politiques gouvernementales défaillantes ", critique l’ONU. Dans son rapport, elle accuse la Banque centrale du Liban de s’être livrée à un " tour de passe-passe comptable en lien avec ses pertes (…) qui a discrètement créé une dette publique énorme (…) qui condamnera les Libanais pendant plusieurs générations. " Les élections du 15 mai sont les premières depuis le soulèvement populaire qui, en octobre 2019, a mené des milliers de Libanais dans la rue pour exiger le départ d’une classe politique accusée de corruption et d’incompétence. Selon des experts, des candidats indépendants devraient gagner plus de sièges que lors du dernier scrutin de 2018, mais aucun changement majeur dans l’équilibre des pouvoirs n’est attendu.

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