L’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, et le coordinateur de l’Union européenne pour les négociations sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, ont indiqué jeudi à Téhéran qu’ils oeuvraient pour faire avancer les discussions en vue de relancer l’accord de 2015. Les négociations lancées il y a un an à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances pour une relance de l’accord de 2015, censé encadrer le programme nucléaire de l’Iran, sont au point mort depuis mars. Le pacte est moribond depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis qui, sous Donald Trump –alors président–, ont réimposé des sanctions étouffantes à Téhéran, entraînant en riposte un désengagement progressif de l’Iran de l’accord. L’émir du Qatar, arrivé jeudi à Téhéran pour une visite d’une journée, a rencontré le président iranien Ebrahim Raïssi alors que M. Mora a eu des entretiens avec le négociateur en chef iranien Ali Bagheri pour la deuxième journée d’affilée, selon l’agence de presse officielle Irna. " S’agissant des négociations à Vienne, le Qatar les voit toujours de façon positive ", a déclaré Cheikh Tamim lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Raïssi, ajoutant que " la seule solution à tout désaccord, c’est le dialogue et les moyens pacifiques ". " Nous poussons toutes les parties " à conclure un accord qui soit " juste " pour tout le monde, a-t-il ajouté. M. Raïssi n’a pas mentionné le dossier nucléaire durant la conférence de presse, mais a mis en garde contre " toute ingérence de pays étrangers, dont occidentaux ", ce qui " portera atteinte à la sécurité régionale ". Proche allié de Washington, le Qatar entretient également des liens étroits avec l’Iran. Selon l’agence Irna, les autres sujets à l’ordre du jour de la visite de l’émir du Qatar sont " la coopération bilatérale (…), le déblocage de fonds iraniens, la coopération dans l’organisation de la Coupe du Monde 2022, la poursuite des échanges de prisonniers et la coopération en matière d’énergie ". L’agence de presse officielle du Qatar indique pour sa part que la visite porte notamment sur " le renforcement de la coopération entre les deux pays dans divers domaines, ainsi que des questions régionales et internationales d’intérêt commun ". Le président iranien avait effectué une visite au Qatar en février, sa première dans un pays arabe du Golfe. En parallèle des discussions de l’émir qatari avec M. Raïssi, M. Mora a poursuivi ses discussions avec M. Bagheri, selon Irna. Son rôle est " de faire tout ce qu’il peut afin de sauver l’accord ", selon un porte-parole de l’UE, Peter Stano. M. Mora " se trouve à Téhéran pour faire avancer ces discussions, pour pouvoir retourner à Vienne et les conclure de façon positive ", a-t-il ajouté. Samedi, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, a déclaré au Financial Times chercher une " voie médiane " pour lever les blocages qui menacent de mettre fin aux négociations nucléaires. Il avait qualifié la mission d’Enrique Mora à Téhéran de " dernière cartouche ".

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