Dix soldats ont été tués vendredi dans le nord de la Syrie quand leur bus a été visé par un missile, a rapporté l’agence de presse officielle Sana, attaque rebelle la plus meurtrière depuis la trêve de 2020, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

" Des terroristes ont visé un bus militaire à l’aide d’un missile antichar dans l’ouest de la province d’Alep ", a déclaré une source militaire à l’agence Sana, ajoutant que l’attaque avait tué 10 soldats et blessé neuf autres. Plus tôt, le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, avait déclaré à l’AFP que des assaillants avaient visé un bus qui " transportait des combattants originaires des villes (…) de Nubl et Zahra ", évoquant le même nombre de morts. Il n’était pas clair dans l’immédiat si l’attaque était le fait du groupe jihadiste dominant dans la région, Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ou d’autres forces rebelles, a déclaré l’ONG disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie.

C’est le plus lourd bilan des suites d’une attaque rebelle depuis qu’un cessez-le-feu négocié par la Turquie voisine –qui soutient des rebelles syriens– et la Russie –alliée du régime–, a été conclu en mars 2020. Avant l’intervention de la Russie en 2015 dans le conflit syrien, Damas contrôlait à peine 20% du territoire national. Avec le soutien de la Russie et de l’Iran, le régime a récupéré une grande partie du terrain perdu au début du conflit, qui a éclaté en 2011 lorsque le gouvernement a brutalement réprimé les manifestations prodémocratie.

La dernière poche d’opposition armée est aujourd’hui située dans une grande partie de la province d’Idleb (nord-ouest) et d’autres zones des provinces voisines d’Alep, de Hama et de Lattaquié. HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, y a un rôle dominant avec ses alliés. Dimanche, six membres du groupe rebelle ont été tués et cinq autres grièvement blessés par un missile antichar lancé par les forces du régime dans la province de Hama, selon l’OSDH. La trêve de mars 2020, qui concerne Idleb et des zones voisines, a tenu malgré les attaques sporadiques des deux parties, y compris la poursuite des frappes aériennes russes. Elle a été conclue à un moment où la Turquie tenait à assoir son influence sur le nord de la Syrie et à éviter une nouvelle phase de combats dans le conflit qui aurait pu causer le départ d’une nouvelle vague de réfugiés vers ses frontières.

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !