Les Etats-Unis ont prévenu jeudi que les dernières " provocations " de Téhéran dans le dossier atomique risquaient d’aboutir à " une crise nucléaire aggravée " et à un " isolement économique et politique accru de l’Iran ". " Nous continuons d’exhorter l’Iran à choisir plutôt la voie de la diplomatie et de la désescalade ", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué. Il réagissait à la décision de l’Iran de retirer 27 caméras de surveillance de ses activités nucléaires, en riposte au vote d’une résolution à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) le rappelant formellement à l’ordre pour son manque de coopération. " Malheureusement, la réponse initiale de l’Iran " à ce texte " n’a pas été de répondre à l’absence de coopération et de transparence (…) mais au contraire de menacer de nouvelles provocations et réductions de la transparence ", a déploré Antony Blinken. " De telles mesures seraient contreproductives et compliqueraient encore davantage nos efforts " pour sauver l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, a-t-il mis en garde. " La seule issue possible d’une telle attitude sera une crise nucléaire aggravée et un isolement économique et politique accru de l’Iran. " La résolution votée mercredi par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, présentée par les Etats-Unis et les Européens, porte sur le bras de fer entre la République islamique et l’agence de l’ONU: cette dernière accuse l’Iran de ne pas répondre à ses inquiétudes sur des traces d’uranium enrichi trouvées sur trois sites que Téhéran n’avait pas déclarés comme ayant hébergé des activités nucléaires. Ces tensions viennent plomber encore un peu plus les chances de succès des négociations en cours depuis plus d’un an pour ressusciter l’accord de 2015 censé empêcher l’Iran de fabriquer la bombe atomique. Ce pacte, connu sous son acronyme anglais JCPOA, est moribond depuis que les Etats-Unis l’ont quitté en 2018 sous la présidence de Donald Trump et réimposé des sanctions à Téhéran, qui en retour s’est désengagé des restrictions clés à son programme nucléaire. L’actuel président américain Joe Biden dit vouloir revenir dans l’accord, mais les négociations sont dans une impasse, butant notamment sur l’exigence de l’Iran que son armée idéologique, les Gardiens de la révolution, soit retirée de la liste noire américaine des organisations terroristes. " Les Etats-Unis veulent toujours aboutir à un retour mutuel à une pleine mise en oeuvre du JCPOA ", a assuré jeudi Antony Blinken, soulignant qu’un projet d’accord était " sur la table depuis mars ". " Mais nous ne pourrons conclure les négociations et le mettre en oeuvre que si l’Iran renonce à ses demandes supplémentaires qui n’ont rien à voir avec le JCPOA ", a-t-il averti, dans une allusion à peine voilée au sort des Gardiens de la révolution.

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