Électricité du Liban (EDL) envisage d’utiliser les fonds provenant de la collecte des factures pour payer le carburant irakien et éviter le black-out.

Le ministère de l’Énergie et de l’Eau se prépare à recourir à cette ultime solution pour éviter un black-out total qui pourrait survenir dans les trois prochains jours, soit d’ici au 17 août, en l’absence de toute livraison de carburant.

Cette question a été abordée mercredi lors du Conseil des ministres. À l’issue de la réunion, le ministre sortant de l’Information, Ziad Makari, a affirmé que le dossier est en cours de résolution et qu’une décision sera prise avant samedi. Il a précisé qu’une partie du carburant sera financée par les fonds collectés par l’EDL.

À titre indicatif, le fournisseur public d’électricité dispose de fonds en dollars et en livres libanaises, mais ces derniers ne se trouvent pas sur son compte, car les institutions et administrations publiques n’ont pas encore réglé leurs factures impayées. Ces factures, couvrant la période de novembre 2022 à juin 2023, devaient être réglées grâce à une avance du Trésor de 6 850 milliards de livres. Cependant, seulement 1 000 milliards de livres ont été transférés à EDL. Étant donné que le carburant irakien est payé en livres libanaises, EDL a pu conserver ses dollars pour acheter davantage de carburant nécessaire au fonctionnement des centrales électriques, ce qui permettrait d’augmenter la production d’électricité.

Il convient de signaler que malgré les mesures préventives prises depuis le 27 juillet afin d’éviter le black-out, la centrale de Deir Ammar est hors service depuis une semaine, le stock de gasoil étant complètement épuisé.

Rappelons que le fournisseur public avait dû mettre hors service un groupe de production de l’usine de Zahrani pour préserver son stock. Ces mesures visaient à garantir le fonctionnement de l’autre groupe de l’usine de Zahrani le plus longtemps possible et, de ce fait, assurer un approvisionnement électrique autant que possible pour les citoyens et de maintenir une alimentation électrique continue pour les installations vitales, telles que l’aéroport, le port, les pompes à eau et les égouts.

Selon la compagnie publique, le retard dans la livraison de gasoil est dû au fait qu’aucune expédition n’a été allouée, en vertu de l’accord d’échange avec l’Irak, pour une cargaison destinée à Électricité du Liban, ni pour le mois de juillet, ni même pour août 2024.

La production d’électricité au Liban repose actuellement sur les centrales de Zahrani et de Deir Ammar, celles de Jiyeh et de Zouk nécessitant des travaux de maintenance. Zahrani et Deir Ammar reçoivent mensuellement du gasoil fourni à EDL par le ministère de l’Énergie, en vertu de l’accord d’échange conclu entre l’Irak et le Liban le 23 juillet 2021. Cet accord, entré en vigueur en septembre 2021, prévoit que l’Irak fournisse du carburant aux centrales électriques libanaises à des conditions avantageuses, la quantité ayant été fixée à 100.000 tonnes par mois. Toutefois, en raison de sa teneur élevée en soufre, le carburant irakien ne peut être utilisé directement dans les centrales libanaises. De ce fait, le Liban achète un type de carburant compatible auprès d’autres fournisseurs sélectionnés par appel d’offres et, en échange, ces derniers reçoivent le carburant irakien.

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