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Dans la foulée d’une guerre absurde, présentée comme un soutien à Gaza, la Banque du Liban (BDL) et le gouvernement ont une fois de plus été contraints de recourir à des solutions palliatives, à défaut de solutions radicales.

Dans une note signée par le gouverneur par intérim, Wassim Mansouri, il a été demandé aux banques, pour l’échéance d’octobre, de verser aux bénéficiaires des circulaires 158 et 166 trois mensualités au lieu d’une. Le mécanisme de mise en œuvre de ces circulaires reprendra normalement à partir de novembre.
Cette directive permettra aux bénéficiaires, en fonction de la date de leur adhésion aux circulaires, de recevoir des montants de 450, 900 ou 1.200 dollars pour le mois d’octobre. Évidemment, il s’agit d’une mesure temporaire visant à apporter un soutien financier aux ménages, en renforçant leurs ressources à un moment où ils sont forcés de fuir les zones de bombardements.

Augmentations salariales farfelues

Quant au gouvernement de Najib Mikati, celui-ci a, lors de sa dernière réunion, adopté à la sauvette le projet de budget 2025, qui aurait pourtant dû être examiné en détail, article par article, afin d’y intégrer des mesures pratiques pour sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve depuis 2019.

Lors de la même réunion, le gouvernement a adopté des augmentations de salariales farfelues en faveur des fonctionnaires du secteur public. Des augmentations qui laissent les militaires retraités et actifs ainsi que les fonctionnaires civils aux abois.

La décision prévoit une aide financière forfaitaire de 10 millions de livres, qui sera versée au 1ᵉʳ octobre 2024, et une autre d’un montant égal le 1ᵉʳ décembre 2024. Elle prévoit également une augmentation des allocations sociales d’un montant équivalent à quatre salaires qui seront versés graduellement à partir du 1ᵉʳ octobre 2024. Le salaire de base pour le calcul de l’augmentation des allocations sociales est celui qui était en vigueur en 2019.

Selon le Premier ministre sortant, le coût total des augmentations salariales est de près de 40 millions de dollars en rythme mensuel, des fonds dont dispose l’État dans son compte 37 auprès de la BDL.

Un taux de change virtuel

"C’est bien tout ce que ce gouvernement impuissant est capable d’offrir aux citoyens", déclare le professeur Maroun Khater, chercheur en finance et en économie, interrogé par Ici Beyrouth, qui critique fermement "les mesures palliatives temporaires mises en place par les gouvernants".

Selon lui, ni la décision de la BDL ni celle du gouvernement n’auront d’impact direct sur le taux de change de la livre par rapport au dollar pour le moment. Il maintient que "la fixation du taux de change à 89.500 livres pour un dollar est une décision politique prise en août 2023, qui a neutralisé les mécanismes d’offre et de demande, laissant la Banque centrale comme unique spéculateur sur le marché des changes". En réponse à une question, le professeur Khater souligne que la stabilité du taux de change n’est pas garantie sur le long terme et qu’une guerre prolongée pourrait faire ressurgir de vieux démons.

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