Le président de la République Michel Aoun s’en prend de nouveau au Premier ministre désigné Najib Mikati. Mercredi, c’est dans les colonnes du quotidien Al-Joumhouria que le chef de l’Etat a critiqué les voyages de Najib Mikati. " Depuis sa désignation, il a séjourné en Sardaigne et sur son yacht. Et maintenant, il se prépare à participer aux funérailles de la reine Elisabeth II à Londres, puis il doit se rendre à New York pour l’Assemblée générale des Nations Unies " , a précisé Michel Aoun, se demandant si " c’est ainsi que se forme un nouveau gouvernement ".

Mardi c’était à travers le quotidien al-Akhbar que le président Aoun accusé le Premier ministre de ne pas vouloir s’entendre avec lui sur la formation du gouvernement, alors que le mandat présidentiel se termine le 31 octobre. Le président de la République avait déclaré au quotidien Al-Akhbar qu’il quittera le palais présidentiel le dernier jour de son mandat, si  " c’est un jour normal " . Il avait également affirmé qu’il  " ne restera pas les bras croisés " s’il sent se préparer  " un complot, un coup d’État contre le régime, l’État, la présidence et la Constitution " .

En parallèle, le camp aouniste menace d’escalade si un nouveau cabinet n’est pas formé avant la fin octobre. Le député aouniste de Jbeil, Simon Abi Ramia a affirmé ce matin sur les ondes de La Voix du Liban, que " personne ne peut prévoir les circonstances du pays le 31 octobre, et en fonction, Michel Aoun prendra la décision " de quitter ou pas le Palais présidentiel. Au cours de sa dernière conférence de presse, le gendre présidentiel et chef du CPL, Gebran Bassil avait déjà prévenu " ne pas reconnaître la légitimité du gouvernement sortant après la fin du mandat du président Michel Aoun ". Et d’ajouter : " Nous le considérerons illégal, illégitime, inconstitutionnel, même si tout le monde vient à l’accepter. Formez un gouvernement au plus vite, en dépit des conseils ou des instructions que vous recevez de l’étranger ".

Hier mardi, le Premier ministre, Najib Mikati, avait répondu aux critiques et appelé les forces politiques à coopérer  " pour résoudre le dossier gouvernemental " et éviter  " les polémiques futiles et inutiles puisque la Constitution est claire ".

Reste à savoir jusqu’où Michel Aoun et son camp sont–ils prêts à aller dans leur obstruction des institutions. Est-ce que des milliers d’aounistes manifestant à Baabda feraient du 31 octobre un jour " anormal " qui empêcherait le président de quitter son siège ? Ou bien, le camp présidentiel ne fait que menacer pour faire pression sur le Premier ministre pour le faire plier ?