Le mandat du président Michel Aoun tirant à sa fin, le Hezbollah a intérêt à former un nouveau cabinet pour gagner du temps notamment sur le dossier de la présidentielle

Le processus de formation d’un nouveau gouvernement aurait été relancé au lendemain de la première séance électorale qui a donné le coup d’envoi de la présidentielle, mais ce n’est que la semaine prochaine que les tractations devraient reprendre.

Alors que cette séance a été levée après le premier tour, le président de la Chambre, Nabih Berry,  constatant un défaut de quorum, a levé la séance sans fixer de date pour la prochaine. Dans ce cadre, le Hezbollah aurait de nouveau exprimé la volonté de mettre sur pied un cabinet, selon les médias qui lui sont proches. Mais on est toujours loin d’une entente sur la composition de la nouvelle équipe ministérielle, le chef du CPL, Gebran Bassil, ayant de nouveau fait monter les enchères et posé ses conditions. Le président Aoun a souligné à ce propos, dans une interview à un site d’information en ligne, que les démarches en vue de la formation du gouvernement " ne sont pas encore mûres ". " Certaines parties continuent de tergiverser ", a-t-il affirmé.

Il reste que la médiation entreprise par le secrétaire général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, entre le palais présidentiel et le Grand sérail se poursuit donc et pourrait conduire à parachever la mouture d’un gouvernement, calqué sur le précédent, avec des remaniements au niveau de quatre portefeuilles, selon des informations concordantes.

Le mandat du président Michel Aoun tirant à sa fin, de sources indépendantes, on estime que le Hezbollah a intérêt à former un nouveau cabinet pour gagner du temps notamment sur le dossier de la présidentielle, au moment où des pressions sont exercées conjointement par la France et les États-Unis pour que l’échéance se déroule dans les délais, en faveur d’un candidat qui ne soit pas issu des rangs du 8 Mars. La convocation à une séance électorale de pure forme, qui avait pris de court les différentes parties, aura, entre autres, été une tentative du camp du parti pro-iranien de se dédouaner de toute responsabilité de blocage de l’échéance.

La formation d’un cabinet de pleins pouvoirs à ce stade pourrait servir au Hezbollah d’atout en prévision d’un vide institutionnel, s’il ne parvient pas à trancher le choix d’un nouveau président. Si pour l’instant le président Michel Aoun et son gendre, le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, ont une marge de manœuvre suffisante pour bloquer la formation du cabinet, il serait probable que celle-ci soit désormais réduite, et qu’un cabinet voit le jour, en contrepartie de " compensations " au camp aouniste.