Par la voix de son vice-secrétaire général, cheikh Naïm Kassem, le Hezbollah a de nouveau plaidé pour l’élection d’un président dont le profil corresponde aux critères que son chef, Hassan Nasrallah, avait fixés pour le choix d’un successeur à Michel Aoun. Il s’est lancé dans une argumentation déformant les causes du véritable problème au Liban, pour soutenir ces critères.

Dans un discours prononcé à l’occasion d’un événement organisé par le "département de mobilisation pédagogique" du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem a indiqué que la formation pro-iranienne "veut un président porteur d’un projet politique et de sauvetage, capable de conduire le pays vers une situation meilleure". "Nous voulons que sur le plan politique, ce dernier œuvre pour l’indépendance du Liban et pour préserver sa force, ses capacités, son territoire et ses ressources", a-t-il dit, en allusion à ce que le Hezbollah prétend assurer au Liban pour justifier le maintien de ses armes illégales. Sur le plan économique, le nouveau chef de l’État, devrait, selon lui, être "porteur d’un plan de sauvetage économique qu’il appliquerait par le biais des canaux constitutionnels".

Cheikh Kassem a estimé que "la majorité des députés sont d’accord avec ces critères, mais pas sur les candidats auxquels ils peuvent s’appliquer", plaidant pour le dialogue et expliquant que "si le Hezb n’a toujours pas annoncé le nom de son favori, c’est pour donner du temps aux concertations avec l’ensemble des parties politiques". "Nous voulons qu’un président soit élu dans les délais les plus brefs à condition qu’il soit doté de caractéristiques qui fassent de lui un homme aux choix politiques et économiques en harmonie avec un Liban fort et indépendant, qui ne soit pas soumis. Quant aux autres problèmes, ils seront réglés à travers des ententes différentes", a-t-il dit, avant de considérer que "les bases sur lesquelles les adversaires politiques du Hezbollah se fondent dans leur action politique sont fausses et n’aident pas le Liban". Il a accusé ces derniers de "servir les intérêts des États-Unis et, par ricochet, ceux d’Israël", s’étendant longuement sur ce point pour pouvoir ensuite faire l’apologie de son parti "qui veut un Liban indépendant, libre et fort, ce que garantit le triptyque armée-peuple-Résistance". Une Résistance qui est l’instrument de l’Iran, qui sape au quotidien l’indépendance du pays et dont la principale mission sur le plan local a été et est toujours d’affaiblir l’État central au profit du mini-État que représente un Hezbollah, lequel nourrit sa puissance de cette faiblesse. Mais cela est bien entendu "un détail" que ni cheikh Kassem, ni aucun autre cadre de la formation pro-iranienne n’abordera.