Israël a promis, jeudi, de combattre le Hezbollah au Liban "jusqu’à la victoire", rejetant un appel international à un cessez-le-feu de 21 jours pendant que les frappes aériennes massives se poursuivent sur la Békaa et le sud du pays.

Pour la quatrième journée consécutive, l’armée israélienne a mené des dizaines de frappes contre des objectifs du Hezbollah, qui a annoncé avoir visé des installations de production militaire près du port de Haïfa. Plus tard, la formation pro-iranienne a dit avoir bombardé Kyriat Schmona, précisant avoir tiré deux missiles de type Falaq-2 sur cette localité du nord israélien.

Les raids israéliens qui s’étaient poursuivis sans relâche dans la nuit, ont visé, ce matin, un grand nombre de villages, faisant plusieurs tués et blessés.

Une frappe sur Younine, une localité proche de Baalbeck dans la Békaa, a fait 20 morts, selon le bilan du ministère de la Santé.

"C’était indescriptible, parmi les pires nuits que nous ayons vécues. On se dit qu’il n’y a qu’une seconde entre la vie et la mort", a raconté à l’AFP Fadia Rafic Yaghi, une femme de 70 ans propriétaire d’un petit magasin à Baalbeck.

"Il y a des choses qui volent au-dessus de vos têtes et vous ne savez pas si elles vont vous tomber dessus ou pas", a-t-elle témoigné, pendant que les secouristes fouillaient les décombres dans plusieurs lieux de la région.

L’armée israélienne avait annoncé, ce matin, que son aviation avait attaqué 75 objectifs militaires du Hezbollah, dans le sud du Liban et la Békaa. Elle a dit également avoir frappé récemment des infrastructures liées au Hezbollah le long de la frontière avec la Syrie, dont notamment une voie de passage qui servirait à l’acheminement des armes de ce pays vers le Liban.

Dans le même temps, ses unités terrestres menaient une manœuvre le long de la frontière avec le Liban, simulant une incursion terrestre.

L’armée israélienne a en outre indiqué que 45 "projectiles" ont été tirés jeudi matin depuis le Liban vers Israël.

Les bombardements, qui ont fait plus de 600 morts depuis lundi, dont de nombreux civils, ont jeté plus de 90.000 personnes sur les routes au Liban, selon l’ONU. Le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, a fait état de 70.100 personnes déplacées.

Plus de 22.000 d’entre elles sont entrées en Syrie, ont indiqué des sources de sécurité dans ce pays.

"Une chance à la diplomatie"

Face à cette escalade qui menace d’entraîner le Proche-Orient dans la guerre, la France et les États-Unis, rejoints par des pays arabes, occidentaux et européens, avaient appelé mercredi à un "cessez-le-feu immédiat de 21 jours" pour "donner une chance à la diplomatie".

Mais le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a déclaré jeudi que l’armée poursuivrait son combat contre le Hezbollah "avec toute la force nécessaire". "Il s’agit d’une proposition franco-américaine à laquelle le Premier ministre n’a même pas répondu", a indiqué son bureau.

Son ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a affirmé sur X qu’il n’y aurait "pas de cessez-le-feu dans le nord" et que le combat contre le Hezbollah continuerait "jusqu’à la victoire et jusqu’au retour en toute sécurité des habitants du nord dans leurs foyers".

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, d’extrême droite, a lui aussi rejeté tout cessez-le-feu, affirmant que l’objectif restait "l’écrasement du Hezbollah".

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