Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a estimé dimanche que "le nombre de déplacés du Liban-Sud, de la Békaa et de la banlieue sud de Beyrouth", fuyant les bombes israéliennes, pourrait atteindre "un million de personnes".

Propos qu’il a tenus lors d’une conférence de presse, au Grand Sérail, à l’issue d’une réunion du Comité ministériel d’urgence.

"Nous avons évoqué les problèmes auxquels nous sommes actuellement confrontés, et j’ai informé les participants des contacts diplomatiques effectués, car c’est la meilleure option. Nous espérons ainsi parvenir à un cessez-le-feu", a-t-il déclaré.

Cette session ministérielle a surtout permis "d’examiner les données concernant les centres d’hébergement, le nombre de personnes déplacées et leurs besoins", a poursuivi M. Mikati.

Il a aussi certifié que le gouvernement libanais "fait tout ce qui est possible dans la mesure de ses capacités", tout en remerciant la solidarité des Libanais et "tous ceux qui ont aidé le gouvernement en ouvrant leurs maisons aux déplacés". Toutefois, "leur nombre est très élevé", a-t-il ajouté le Premier ministre sortant.

La question des ordures qui s’entassent dans certains lieux a également été évoquée. "Cette question doit être résolue, de même que celle des écoles et des centres d’hébergement. Nous avons décidé et convenu que les ministères de l’Éducation et des Affaires sociales assureraient le suivi sur cette question", a-t-il aussi expliqué.

La réunion a aussi permis d’évoquer "une invitation aux gouverneurs (mohafez) à une réunion au Grand Sérail avec les ministres concernés pour discuter des besoins, et nous facilitons l’entrée des dons, à condition que le donateur soit connu".

M. Mikati a également appelé les pays donateurs à "nous aider dans cette phase difficile que nous traversons, indiquant qu’une rencontre avec les organisations donatrices est prévue mardi prochain".

La sécurité des Libanais

M. Mikati a par ailleurs assuré que la question de la sécurité est au cœur des préoccupations du gouvernement. "Je peux vous assurer que les forces de sécurité suivent cette question, en tenant compte de la sécurité des centres d’hébergement, et nous prendrons les mesures nécessaires concernant ceux qui sont sur les routes".

Interrogé sur la protection des consommateurs, M. Mikati, a indiqué qu’"il a demandé au ministère de l’Économie de poursuivre toute personne qui profite de la situation pour augmenter les prix" des denrées essentielles.

La 1701, seule solution

Pour M. Mikati, le Liban "n’a pas d’autre option que celle de la diplomatie. Quelle que soit la durée de la guerre, nous reviendrons à la 1701 (Résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, conclue en 2006 et qui a permis de mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah".

Il a alors appelé "à mettre fin à cette effusion de sang en allant directement à l’accord onusien", certifiant que "l’armée libanaise est prête pour cela", a-t-il répondu à un journaliste.

"Le Liban a encore foi en la légitimité internationale et en l’ONU, alors que d’autres ne croient qu’à la loi de la jungle et à la force", a-t-il aussi souligné en faisant référence à Israël sans le nommer.

"Depuis huit mois, nous demandons un cessez-le-feu à Gaza pour que les hostilités au Liban cessent. À ce moment-là, les colons retourneront dans le nord d’Israël et la résolution 1701 sera mise en œuvre", a-t-il ajouté.

Enfin, M. Mikati a appelé les Libanais "à s’unir pour traverser cette étape difficile".