Le président de la République Michel Aoun a affirmé vendredi après-midi qu " Il est temps que toute la vérité soit faite sur les circonstances de l’explosion catastrophique du port de Beyrouth ", et que cesse  " l’invocation d’immunités, de privilèges et d’échappatoires juridiques qui paralysent la magistrature ". Il a également souligné  " la nécessité que le juge d’instruction publie un acte d’accusation une fois libéré des restrictions qui lui sont imposées ".

Le président de la République a assuré " garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire dans la poursuite de l’enquête ". Or le général Tony Saliba, directeur de la Sécurité de l’État et proche du président Aoun ainsi que de la juge Ghada Aoun, est soupçonné depuis septembre 2020 d’avoir une part de responsabilité dans cette affaire, mais le camp du président refuse qu’il soit auditionné par le juge d’instruction. Comme si de rien n’était, il avait également été reconduit dans ses fonctions en mars dernier, mais en tant que civil.

Le président Aoun a tenu ses propos sur l’explosion du 4 août durant un entretien avec une délégation du village de Rachmaya-Aley en présence du député-candidat César Abi Khalil qui voulait s’enquérir de la situation de l’ancien directeur des Douanes du port, Badri Daher, en détention provisoire depuis août 2020. Le président avait par ailleurs rencontré la veille une délégation des familles des détenus dans l’affaire de la double explosion du 4 août, alors qu’il n’a toujours pas rencontré les familles des victimes.