Nouvelle brèche dans la muraille en béton qui sépare la capitale beyrouthine de son centre politique. Dans la journée du 26 mai, les travaux de démantèlement des grands blocs de béton bloquant l’accès au périmètre de la Chambre se sont poursuivis, à petits pas… Dans la matinée et l’après-midi de jeudi, l’opération de démantèlement a eu lieu en face du bâtiment de la municipalité de Beyrouth et au niveau de l’accès à la place Riad Solh, à l’extrémité de la rue des banques, peu après le siège du ministère des Télécommunications. La question est de savoir si l’ensemble du périmètre de la Place de l’Étoile, où se trouve le Parlement, sera oui ou non ouvert totalement au public à l’occasion de la séance plénière de la Chambre qui se tiendra mardi prochain, 31 mai, pour élire le président de l’Assemblée, le vice-président et les membres du Bureau de la Chambre.

Rappelons que c’est le 18 décembre 2019, au lendemain du soulèvement populaire d’octobre 2019 contre le pouvoir, que les autorités libanaises ont ordonné la mise en place de grands blocs en béton pour bloquer tout accès au siège du Parlement. En janvier 2020, une pétition parlementaire signée par onze députés libanais qui réclamaient le démantèlement des barrières en béton est restée sans réponse. Il a fallu donc attendre plus de deux ans, pour que le démantèlement de ce mur soit entamé à la demande du président de la Chambre, Nabih Berry.

Lundi dernier, 23 mai, moins de dix jours après la tenue des élections législatives dont les résultats ont permis l’élection d’une dizaine de candidats indépendants se réclamant du soulèvement d’octobre 2019, M. Berry a ordonné de " lever les mesures et d’alléger les dispositions [de sécurité] prises autour du siège du Parlement ". Certains pans de béton ont été, ce jour-là, démontés en présence du ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui et de plusieurs élus issus des rangs de la contestation. Le démantèlement se poursuit, depuis, progressivement. "Cette mise en scène qu’est la suppression de cette barricade est doublée d’une autre qui est celle d’une éventuelle réélection de Nabih Berry à la présidence du Parlement", souligne l’analyste politique, Wissam Saadé. À la veille de la séance plénière prévue mardi prochain, 31 mai, la question qui se pose est de savoir si M. Berry acceptera d’être élu avec un nombre modeste de voix, sans une couverture multiconfessionnelle suffisante ", relève Wissam Saadé.

Il convient d’indiquer que parallèlement à la levée des blocs de béton, les chauffeurs de taxis ont coupé la circulation jeudi au début de l’après-midi dans le secteur du Ring, adjacent au périmètre du Parlement, pour protester contre la flambée du prix de l’essence.