La Finlande pourrait bien construire une barrière le long de sa frontière avec la Russie : les gardes-frontières du pays ont présenté un plan en ce sens ce vendredi, afin de renforcer la sécurité du pays. La construction débuterait en mars 2023 et coûterait près de 145 millions d’euros. Un investissement important pour le pays, qui a dû revoir son paradigme sécuritaire face à la montée des tensions avec la Russie. 

Craignant que Moscou n’utilise les migrants pour exercer une pression politique, la Finlande a modifié sa loi sur les gardes-frontières pour faciliter la construction de barrières plus solides. (AFP)

 

Les gardes-frontières finlandais ont présenté vendredi un plan détaillé prévoyant la construction d’une barrière pour renforcer la sécurité de leur frontière avec la Russie, sous tension depuis l’invasion de l’Ukraine.

Surmontée de barbelés, cette clôture de trois mètres de haut doit être construite sur une zone couvrant 200 km le long d’une route, pour une somme totale de 380 millions d’euros.

Les zones particulièrement sensibles seront équipées de caméras à vision nocturne, d’éclairage et de haut-parleurs, a expliqué lors d’une conférence de presse le chef du projet au sein des gardes-frontières, Ismo Kurki.

La construction, divisée en trois phases, débutera en mars 2023 avec la mise en place d’une barrière pilote sur trois kilomètres au passage frontalier d’Imatra.

En fonction des résultats de cette phase, la deuxième étape visera la construction, fin 2023, de 70 kilomètres supplémentaires de barrière dans les zones autour des passages frontaliers.

Le gouvernement a déjà ajouté dans son budget une enveloppe supplémentaire de 6 millions d’euros pour la phase pilote et 139 millions pour la deuxième.

La dernière phase doit s’achever en 2025 ou 2026, selon le brigadier-général Jari Tolppanen.

" C’est l’un des plus grands projets jamais entrepris par les gardes-frontières ", a-t-il déclaré aux journalistes.

Craignant que Moscou n’utilise les migrants pour exercer une pression politique, la Finlande, candidate à l’Otan, a modifié sa loi sur les gardes-frontières pour faciliter la construction de barrières plus solides.

Bien que la frontière entre la Finlande et la Russie ait " bien fonctionné " dans le passé, la guerre en Ukraine a " fondamentalement " changé la situation sécuritaire.

" Dans cette situation, nous avons toutes les raisons de reconsidérer notre dispositif ", a déclaré M. Tolppanen à l’AFP.

Les frontières finlandaises sont actuellement principalement sécurisées par de légères barrières de bois, essentiellement conçues pour empêcher le bétail de se déplacer.

Les nouveaux amendements permettent de fermer les passages aux frontières et de réunir les demandeurs d’asile à des points spécifiques en cas de tentative d’entrée à grande échelle en Finlande.

Pour M. Tolppanen, cela signifie que " dans une situation extrême ", les gardes-frontières " seront chargés d’empêcher l’entrée en Finlande ", une tâche " nouvelle ".

Selon lui, les barrières aux frontières sont " indispensables " pour arrêter des entrées illégales à grande échelle depuis le territoire russe.

L’Estonie, la Lettonie et la Pologne ont également accru ou prévoient d’accroître la sécurité à leurs frontières avec la Russie.

En septembre, des Russes ont afflué en Finlande après l’annonce du président Vladimir Poutine sur la mobilisation de réservistes pour combattre en Ukraine.

Helsinki a ensuite considérablement restreint l’entrée de citoyens russes sur son territoire.

Avec AFP