En dissonance avec le reste de l’Alliance, le président français Emmanuel Macron mitige les espoirs de voir l’Ukraine adhérer à l’Otan, qualifiant ce scénario de " peu vraisemblable" . Il estime que cette action serait vécue par la Russie comme une confrontation, alors qu’il fait partie des rares dirigeants européens à maintenir l’espoir d’une négociation avec Moscou.

" L’entrée de l’Ukraine dans l’Otan serait perçue par la Russie comme quelque chose de confrontationnel. Ce n’est pas avec cette Russie-là que vous pouvez l’imaginer ", a-t-il déclaré mercredi aux quotidiens français Le Monde, américain Wall Street Journal et libanais An-Nahar.

" Garanties de sécurité "

" Que l’Ukraine entre ou non dans l’Otan – et ce n’est pas le scénario le plus vraisemblable – il faudra lui donner des garanties de sécurité d’autant plus robustes qu’elle a été agressée par la Russie ", poursuit-il. Emmanuel Macron insiste sur la nécessité d’accorder des " garanties de sécurité " à l’Ukraine mais aussi à la Russie à l’issue du conflit ukrainien, position qui lui a valu de vives critiques à Kiev et en Europe de l’est.

" À la fin, il faudra mettre tout le monde autour de la table. Et donc que tous les Européens et les Occidentaux qui me donnent des leçons de morale m’expliquent avec qui ils se mettront autour de la table ", a-t-il lancé. " Moi, je n’ai pas envie que ce soient les Chinois et les Turcs seuls qui négocient le jour d’après ", a-t-il souligné en référence notamment aux efforts de médiation de la diplomatie turque.

Autonomie stratégique

Le président français a aussi de nouveau plaidé pour l’autonomie stratégique de l’Europe, au sein de l’Otan, mais dans une moindre dépendance vis-à-vis des États-Unis. " Il n’y a pas d’architecture de sécurité de l’Europe sans autonomie stratégique, dans l’Otan et avec l’Otan, mais pas en dépendant de l’Otan ", a-t-il souligné.

" Une alliance, ce n’est pas quelque chose dont je dépends, c’est quelque chose que je choisis (…) Nous devons repenser notre autonomie stratégique ", a-t-il insisté. " L’Europe doit gagner en autonomie technologique, capacitaire, y compris par rapport aux Etats-Unis ", a martelé le président français.

Maxime Pluvinet avec AFP

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