Le milliardaire lancera son propre réseau social, Truth Social, au premier trimestre 2022. En ligne de mire, les élections de mi-mandat, pouvant servir de tremplin au potentiel futur candidat.

Un an après son bannissement des réseaux sociaux pour incitation à la violence, l’ex président milliardaire entend bien prendre sa revanche en lançant sa propre plateforme Truth Social. Le 4 décembre dernier, l’intéressé a annoncé avoir levé 1 milliard de dollars pour financer son nouveau réseau. Pour l’instant, les ambitions de Truth Social ne sont pas claires et il n’est pas sûr qu’il puisse concurrencer les deux poids lourds que sont Twitter et Facebook, même si Donald Trump dispose d’une solide fan base.

Dans un communiqué publié par le Trump Media & Tehnology Group (TMTG), les deux sociétés responsables de Truth Social mentionnent des investisseurs qui se sont engagés à verser un milliard de dollars. Donald Trump s’est empressé de commenter la nouvelle : pour lui, cela " envoie un message important aux Big Tech, la censure et la discrimination politique doivent cesser ". Selon lui, " l’Amérique est prête pour TRUTH Social, une plateforme qui ne fera pas de discrimination sur la base de l’idéologie politique ". Effet d’annonce ou réel tournant, pour l’heure rien n’est moins sûr, mais l’homme d’affaire balise son éventuel retour sur le devant de la scène politique. L’application Truth Social sera disponible au premier trimestre 2022 et est d’ores et déjà en pré-commande sur l’App Store.

Truth Social pourrait n’être qu’un énième média ultraconservateur disponible sur le marché américain, après Gab et Parler, deux réseaux plébiscités par les complotistes, néo-nazis et mouvements identitaires issus de l’alt-right américaine. Truth Social apparait néanmoins comme une nécessité urgente pour Donald Trump, alors que les midterms de 2022 approchent à grand pas. Ce réseau lui permettra de renouer avec sa base pour continuer à diffuser ses messages, comme il le faisait autrefois plusieurs dizaines de fois par jour, sur Twitter. Reste à voir si son public sera au rendez-vous, au moment où l’ex président s’est attiré les foudres de ses supporters en raison de propos en faveur du vaccin contre le Covid-19.

Du Parti Républicain au Parti Trump ?

L’éventuel candidat Trump devra cependant séduire son propre camp avant la course présidentielle de 2024. S’il avait réussi à s’affranchir du Parti républicain en 2016 en atomisant tous les codes, sa fin de mandat chaotique émaillée par la prise d’assaut du Capitole ainsi que sa défaite face à Joe Biden font qu’en coulisses, des cadres républicains pourraient décider de se débarrasser d’un bien encombrant personnage. De Liz Cheney à Kevin McCarty, en passant par Mitch McConnell jusqu’à Lindsey Graham, un fervent soutien du président, les prises de distance se sont enchaînées. Donald Trump a néanmoins su rebondir grâce à son acquittement, en accusant tour à tour ses proches qui l’ont " trahi ". De leur côté, les radicaux pro-Trump ne cachent pas leur positionnement : " le Parti républicain est à Donald Trump et à personne d’autre ", avait annoncé le 5 février l’élue complotiste Marjorie Taylor Greene. C’est sur cette base fanatisée que Trump pourrait bâtir son futur mouvement et provoquer un élan en sa faveur, malgré les réticences de son parti.

Durant quatre jours à Phoenix, l’aile extrémiste du Parti républicain s’est rassemblée autour des figures les plus connues, lors de l’America Fest, grande messe de l’extrême droite américaine réunissant plusieurs milliers de personnes. Des drapeaux " Trump 2024 " étaient visibles dans le parterre de supporters. Kyle Rittenhouse, acquitté du double meurtre survenu durant les émeutes de Kenosha, était la star de ce meeting. L’ex égérie du Tea Party Sarah Palin et le complotiste Tucker Carlson étaient également à l’affiche.

Les élections de mi-mandat de 2022 pourraient également servir de règlement de compte entre Républicains pro et anti Trump. Plusieurs membres de son parti avaient voté en faveur de son impeachment au Congrès, après l’invasion du Capitole. Selon Jason Miller, un ancien membre de son équipe de campagne, " il y a entre 99 et 100% de chances qu’il se présente " à l’élection présidentielle de 2024. Dans le cas d’une candidature de Donald Trump à la présidentielle, Joe Biden a confirmé qu’il serait candidat, ce 22 décembre lors d’une interview à la chaîne ABC.

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