Le nombre de civils morts dans des conflits a bondi de 72% en 2023, s’est inquiété, mardi, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, alarmé par le triplement du nombre d’enfants tués.

M. Türk a expliqué, à l’ouverture de la 56e session du Conseil des droits de l’homme, qu’en 2023, les données recueillies par ses services "montrent que le nombre de décès de civils dans les conflits armés a grimpé de 72%".

"Il est effrayant de constater que les données montrent que la proportion de femmes tuées en 2023 a doublé et celle des enfants a triplé, par rapport à l’année précédente", a-t-il dit.

Égrenant les conflits armés qui frappent les différentes régions du monde, le Haut-Commissaire a appelé la communauté internationale à "retrouver le chemin de la paix". Il a souligné que la multiplication des conflits – aggravés parfois par le changement climatique – pèse toujours plus lourdement sur les organisations humanitaires, qui dépendent des pays donateurs.

Or, a expliqué M. Türk, à la fin du mois de mai, l’écart entre les besoins de financement humanitaire et les ressources disponibles atteignait 40,8 milliards de dollars (environ 38 milliards d’euros), précisant que les appels de fonds n’étaient financés qu’"à hauteur de 16,1% en moyenne".

Il a indiqué qu’"à titre de comparaison, les dépenses militaires mondiales s’élevaient à près de 2.500 milliards de dollars en 2023" (environ 2.330 milliards d’euros), "ce qui représente une augmentation de 6,8% en termes réels par rapport à 2022".

Il s’agit en outre, a-t-il détaillé, de la plus forte augmentation d’une année sur l’autre des dépenses militaires depuis 2009.

Le Haut-Commissaire a également insisté sur les profondes inégalités qui déstabilisent les sociétés.

"Au niveau mondial, l’inégalité a enregistré la plus forte augmentation depuis trois décennies, alors que les pays pauvres ont été plus durement touchés sur le plan économique par la pandémie de Covid-19 que les pays riches", a-t-il relevé.

Et la fortune des cinq milliardaires les plus riches du monde a plus que doublé depuis le début de la décennie, tandis que 60% de l’humanité s’est appauvrie, a-t-il également pointé du doigt, citant des données de l’ONG Oxfam.

"4,8 milliards de personnes sont plus pauvres qu’en 2019. Et qu’en est-il de l’écart de richesse entre les hommes et les femmes dans le monde? 100.000 milliards de dollars", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, a-t-il dit, "près de la moitié de l’humanité – quelque 3,3 milliards de personnes – vit dans des pays où les gouvernements dépensent davantage pour le service de leur dette que pour investir dans les systèmes de santé et d’éducation de leur population".

Avec AFP

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