Au dixième jour de leur invasion de l’Ukraine, les forces russes poursuivent samedi leur avancée dans le pays, mais rencontrent toujours une résistance acharnée des Ukrainiens dans leurs tentatives de prendre des villes stratégiques. L’armée russe a attaqué à nouveau samedi le port stratégique de Marioupol et continuait d’avancer ailleurs en Ukraine, avec toujours de féroces combats autour de la capitale Kiev.Dans le sud-est de l’Ukraine, la Russie assiège la ville portuaire de Marioupol, qui est toujours sous contrôle ukrainien. Une évacuation des civils, qui devait commencer en fin de matinée, a été reportée, car les forces russes continuent de bombarder la ville, ont déclaré les autorités locales, ce que le pouvoir russe a d’abord nié, avant d’annoncer avoir repris son " offensive " depuis 15H00 GMT. Marioupol est une ville d’importance stratégique pour la Russie. Sa prise permettrait en effet, à l’Est, la jonction entre les forces russes venues de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports clés de Berdiansk et Kherson, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass. Et à ces forces consolidées de remonter vers le Nord et pousser encore plus leurs troupes vers le centre et le Nord.

La ville portuaire d’Odessa reste sous contrôle ukrainien. Elle est pour l’instant épargnée par les combats. Mais des craintes ont émergé sur une possible attaque et le débarquement de soldats russes actuellement stationnés sur des navires de guerre au large dans la mer Noire. Le ministère de la Défense britannique estime que les forces russes avancent vraisemblablement vers Mykolaïv, à l’est d’Odessa, mais qu’il y a une " possibilité réaliste " qu’elles contournent cette ville et priorisent Odessa.

Le siège de Marioupol, qui avait résisté en 2014 aux assauts des unités prorusses, intervient au moment où les soldats russes se rapprochent de Kiev, rencontrant une tenace résistance et bombardant parfois des immeubles d’habitation, notamment à Tcherniguiv, à 150 km au nord de la capitale, où des dizaines de civils ont été tués ces derniers jours. Une équipe de l’AFP qui s’est rendue sur place samedi a constaté des scènes de dévastation dans cette ville de 300.000 habitants qui se vidait de sa population, faisant craindre un destin similaire pour Kiev une fois les batteries de missiles et l’artillerie russes aux portes de la capitale. " Il y avait des corps partout sur le sol. Ils faisaient la queue pour la pharmacie là, ici, et ils sont tous morts ", a témoigné Sergeï, un survivant.

Kiev reste sous contrôle ukrainien, malgré d’intenses bombardements. Des observateurs occidentaux ont relevé la présence d’une colonne de véhicules russes forte de centaines de véhicules stationnés au nord de la capitale, près de l’aéroport de Gostomel. De violents affrontements ont eu lieu dans les environs de Gostomel mais la colonne n’a que peu avancé ces derniers jours. L’armée russe pilonnait quant à elle toujours les alentours de Kiev, au nord-ouest et à l’est notamment. Là où, la veille encore, un supermarché et une station-service se dressaient au grand carrefour entre les villes ouvrières de Bucha et d’Irpin, il ne restait samedi que des ruines et des habitants en fuite. Dans un hôpital du nord de Kiev, des soldats ukrainiens blessés ont raconté à l’AFP leur lutte inégale sous un déluge de feu. " On était en reconnaissance " et " on est tombés sur une colonne ennemie ", a expliqué Motyka, un soldat de 29 ans touché par un éclat sur le flanc droit, qui a dû battre en retraite avec ses camarades : " On les a combattus et on a tué leurs soldats à pied, mais ils nous ont arrosés avec des tirs de mortier ".

De son côté, le président Zelensky assurait que les forces ukrainiennes avaient déclenché une contre-attaque autour de Kharkiv (nord-est), la deuxième agglomération du pays, théâtre de bombardements parmi les plus intenses depuis le début de l’invasion.

Les forces russes mènent aussi une offensive à travers les territoires séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, mais il n’était pas possible dans l’immédiat de savoir jusqu’à quel point exactement elles avaient avancé.

Les combats ont été intenses autour et à l’intérieur de la ville de Sumy (Nord-Est), où Kiev affirme que les forces russes ont procédé à de lourds bombardements, alors que des efforts sont en cours pour extraire les étudiants étrangers.

Conséquence de la poursuite des combats en Ukraine, la crise humanitaire s’aggravait encore: 1,37 million de personnes se sont déjà réfugiées à l’étranger depuis le début de l’invasion le 24 février, selon les derniers comptages de l’ONU.

Avec AFP

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