Ne manquaient que des mercenaires syriens! Mis à part les forces régulières russes et les auxiliaires tchétchènes de Ramzan Kadyrov, Moscou est en train de recruter des mercenaires syriens ayant participé au conflit dans leur pays et donc aguerris aux combats de rue. L’information a été publiée dans la presse américaine avant d’être confirmée par le Pentagone. Cette nouvelle confirme l’enlisement des troupes russes, surprises par la résistance acharnée des Ukrainiens. Les Russes auront donc besoin de combattants ayant l’expérience de la guérilla urbaine pour pouvoir occuper les grandes villes, surtout la capitale Kiev. L’armée russe pourra par ailleurs utiliser la stratégie de la terre brûlée en faisant subir aux villes assiégées des raids aériens intensifs jusqu’à la reddition des quelques rares être humains encore en vie. Cette stratégie a été utilisée durant les sièges de Grozny et d’Alep. Mais une tuerie de ce genre serait difficile à perpétrer en Europe, au risque de provoquer une réaction internationale très forte et isoler davantage le président Poutine.

" Il est intéressant que M. Poutine se retrouve à avoir recours à des combattants étrangers ", a déclaré le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, sachant que selon le Pentagone la Russie a engagé en Ukraine pratiquement toutes les forces de combat massées ces derniers mois à la frontière russo-ukrainienne, estimées par Washington à plus de 150000 soldats.

Le Wall Street Journal avait rapporté dimanche que Moscou, qui a lancé une invasion de l’Ukraine le 24 février et a rencontré une résistance inattendue, avait commencé ces derniers jours à recruter des combattants syriens pour les utiliser dans la prise de contrôle des zones urbaines. Un responsable américain avait par ailleurs affirmé au quotidien économique que certains combattants syriens étaient déjà en Russie, se préparant à rejoindre les combats en Ukraine. Le Pentagone n’a toutefois pas de " visibilité parfaite " sur les personnes recrutées pour rejoindre l’offensive russe ou leur nombre, a reconnu M. Kirby.

La Russie est impliquée depuis 2015 dans le conflit syrien aux côtés du régime du président Bachar al-Assad. Des combattants étrangers sont par ailleurs déjà présents des deux côtés du front en Ukraine. L’homme fort de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, un ancien rebelle devenu allié du Kremlin, a partagé des vidéos de combattants tchétchènes en Ukraine et a déclaré que certains avaient été tués dans les combats.

De l’autre côté du front, des dizaines de milliers de volontaires ont rallié l’Ukraine pour rejoindre ses forces, selon le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba. Kiev et la deuxième plus grande ville d’Ukraine, Kharkiv, sont toujours tenues par le gouvernement ukrainien, tandis que la Russie s’est emparée de la ville portuaire de Kherson et a intensifié ses bombardements de centres urbains à travers le pays.

L’invasion russe, qui en est maintenant à son douzième jour, a vu plus de 1,5 million de personnes fuir le pays dans ce que l’ONU a qualifié de crise de réfugiés à la croissance la plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Avec AFP