Décidément, Vladimir Poutine est très attaché à sa panoplie de missiles nucléaires qu’il les dégaine comme un épouvantail dès qu’il aperçoit un merle traversant son champ. Le maître du Kremlin sait parfaitement qu’il caresse ainsi le patriotisme de ses sujets, alors que ses chars s’enlisent dans la raspoutitsa en Ukraine, s’ils n’explosent pas sous les coups des missiles fournis par les Occidentaux.
De plus, le président russe est à court de victoire sur le terrain et d’aucuns savent qu’il en a terriblement besoin pour son triomphe dans les avenues de Moscou le 9 mai.
Mercredi, il a fait sortir ses engins des silos, mais pas n’importe où, à Kaliningrad.
Cette enclave séparée du territoire russe se trouve à quelques encablures des pays baltes, de la Finlande, la Pologne et d’autres nations de la Baltique. A Kaliningrad, l’effet des manœuvres à caractère nucléaire fera certainement un effet bœuf, qui pourra peser lourd dans certaines négociations visant à céder tel territoire ou telle ville, celle de Marioupol par exemple…
Ironie du sort, Kaliningrad, l’ancienne Königsberg prussienne, est la ville natale d’Emmanuel Kant. Dommage que Vladimir Poutine n’ait pas fait le déplacement, il aurait certainement pu s’inspirer de l’auteur de la " Critique de la faculté de juger ".
Le système de missiles balistiques mobiles à capacité nucléaire " Iskander " (Alexandre le Grand). (Licence Commons)
Moscou a, en effet, affirmé mercredi que son armée avait simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire dans l’enclave russe de Kaliningrad. Cette annonce intervient au 70ème jour de l’intervention russe en Ukraine, qui a fait des milliers de morts et provoqué la plus importante crise des réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, avec plus de 13 millions de personnes déplacées.Après avoir envoyé des soldats en Ukraine fin février, le président russe Vladimir Poutine a proféré des menaces à peine voilées laissant entrevoir une volonté de déployer des armes nucléaires tactiques.Mercredi, lors de manoeuvres militaires dans cette enclave de la mer Baltique située entre la Pologne et la Lituanie, deux pays membres de l’UE, la Russie a simulé des " lancements électroniques " de systèmes de missiles balistiques mobiles Iskander à capacité nucléaire, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
" Les silos nucléaires devraient être ouverts "
Les forces russes ont procédé à des frappes uniques et multiples sur des cibles qui simulaient des lanceurs de systèmes de missiles, des aérodromes, des infrastructures protégées, des équipements militaires et des postes de commandement d’un ennemi fictif, a précisé le communiqué.Après avoir effectué les tirs " électroniques ", les militaires ont effectué une manoeuvre pour changer de position afin d’éviter " une éventuelle frappe en représailles ", selon le ministère de la Défense.Les unités de combat se sont également exercées à des " opérations dans des conditions de radiation et de contamination chimique ".Plus de 100 militaires ont participé à ces exercices.

La Russie a placé ses forces nucléaires en état d’alerte peu après l’envoi de troupes en Ukraine le 24 février.

M. Poutine a mis en garde contre des représailles " rapides comme l’éclair " en cas d’intervention directe de l’Occident dans le conflit ukrainien.

Selon des observateurs, ces derniers jours, la télévision d’État russe a tenté de rendre l’utilisation des armes nucléaires plus acceptable pour le public.

" Depuis deux semaines, nous entendons à la télévision que les silos nucléaires devraient être ouverts ", a affirmé mardi Dimitri Muratov, rédacteur en chef d’un journal russe indépendant et lauréat du prix Nobel de la paix.

Des obstacles antichars placés sur une route près de Pokrovske, dans l’est de l’Ukraine. Ce village se trouve dans un no man’s land où les deux côtés sont si proches, à certains endroits à environ 3 km, que les troupes ukrainiennes utilisant des jumelles peuvent voir les Russes creuser à leurs tranchées. (AFP)

 

 

 

Cessez-le-feu ou assaut à Marioupol?
Par ailleurs, Moscou a annoncé un cessez-le-feu unilatéral de trois jours à partir de jeudi dans l’aciérie Azovstal du port ukrainien de Marioupol, tout en multipliant les bombardements, de l’est jusqu’à des régions proches de la Pologne et de la Hongrie. "Les forces armées russes vont ouvrir un couloir humanitaire de 08h00 à 18h00 heure de Moscou (de 05h00 à 15h00 GMT) les 5, 6 et 7 mai à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal pour évacuer des civils ", a déclaré mercredi soir le ministère de la Défense. "Sur cette période, les forces armées russes et les unités de la " République populaire du Donetsk " (unilatéralement proclamée par les séparatistes prorusses, ndlr) vont cesser le feu et les hostilités unilatéralement ", a poursuivi le ministère dans un communiqué.Les civils qui ont trouvé refuge dans l’usine seront autorisés à gagner la Russie ou les territoires sous le contrôle de Kiev, a-t-il assuré.Plus tôt dans la journée, le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, avait affirmé que d’intenses combats étaient en cours, bien que Moscou eût assuré ne pas donner l’assaut à cet immense complexe où sont retranchés dans des galeries souterraines datant de la Deuxième Guerre mondiale autant des combattants ukrainiens que des civils sans nourriture ni médicaments.

" Avec le soutien de l’aviation, l’ennemi a de nouveau tenté de prendre le contrôle de l’enceinte de l’usine. Sans succès ", a quant à lui fait savoir dans la soirée l’état-major des forces ukrainiennes.

Un commandant ukrainien du régiment Azov qui défend l’aciérie avait annoncé mardi que les Russes avaient déclenché " un puissant assaut " sur ce site, mais le Kremlin a démenti cette information mercredi.

Des rescapés de Marioupol lors de l’arrivée au centre d’accueil dans la ville de Zaporijia
344 personnes évacuées mercredi
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé lors d’un entretien téléphonique le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à aider à " sauver " les blessés se trouvant dans ces installations en ruines.Il a par ailleurs annoncé dans son message vidéo quotidien que 344 personnes avaient été évacuées mercredi de Marioupol et de ses environs vers la ville de Zaprorijjia, ville sous contrôle ukrainien située à quelque 230 km de Marioupol. " Il y a encore des civils. Des femmes, des enfants’, a-t-il affirmé.L’ONU a participé dimanche à l’organisation de l’évacuation d’une centaine de civils piégés à Azovstal, la dernière poche de résistance à Marioupol, une cité stratégique du sud-est presque entièrement contrôlée par les forces russes.

Une Ukrainienne pendant une manifestation devant la chancellerie allemande à Berlin

 

 

Un défilé militaire russe le 9 mai à Marioupol
les renseignements ukrainiens ont affirmé mercredi que la Russie prépare un défilé militaire dans le port de Marioupol pour le 9 mai, jour où Moscou célèbre la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945,  .Selon les services de renseignement militaire ukrainien (GUR), le directeur adjoint de l’administration présidentielle russe Sergueï Kirienko est arrivé à Marioupol, aujourd’hui presque entièrement détruite, pour préparer ce défilé. "La mission principale du responsable de M. Poutine est de préparer les cérémonies du 9 mai ", peut-on lire dans un communiqué du GUR sur Telegram.

Marioupol, ville portuaire du sud-est de l’Ukraine, " deviendra un centre de célébrations ", ajoute le communiqué. " Les avenues principales de la ville sont nettoyées en urgence, les débris et les corps des morts enlevés, tout comme les munitions qui n’ont pas explosé ", précise le communiqué.

La fête du 9 mai est chaque année l’occasion d’un grand défilé militaire à Moscou, sur la Place Rouge, une fierté pour le public russe et une belle opération de propagande pour le Kremlin

 

 

Les téléspectateurs russes verront des reportages sur " la joie " des habitants de Marioupol de voir arriver les Russes dans leur ville, a-t-il ajouté.La fête du 9 mai est chaque année l’occasion d’un grand défilé militaire à Moscou, sur la Place Rouge.Toujours selon le GUR, " une campagne de propagande à grande échelle est en cours " auprès de la population de la ville, estimée désormais par les autorités ukrainiennes entre 100.000 et 120.000 personnes, contre près d’un demi-million avant la guerre.

" Ils sont en train de supprimer toutes les preuves des crimes qu’ils ont commis ", a déploré le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, à la télévision ukrainienne. " Ils donnent de la nourriture à la population locale en échange de leur travail ", a-t-il affirmé.

Coquelicot contre ruban de Saint-Georges

Interrogé sur les préparatifs pour le 9 mai, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou n’a pas explicitement évoqué la possibilité d’un tel défilé à Marioupol.

" Cette année, des défilés militaires auront lieu dans 28 villes russes ", a-t-il uniquement indiqué, précisant que " près de 65.000 personnes, environ 2.400 types d’armes et d’équipements militaires et plus de 460 avions seront mobilisés ".

Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianyk, a, de son côté, assuré que " le Jour de la victoire sera (bel et bien) célébré le 9 mai, au vu du contexte actuel ".

Le ruban de Saint-Georges orange et noir utilisé par les Russes et d’autres pays d’ex-URSS est arboré lors des commémorations du 9 mai

 

Depuis 2015, soit un an après le début du conflit dans l’est du pays avec des séparatistes prorusses soutenus par Moscou, les Ukrainiens utilisent le coquelicot comme emblème officiel des commémorations, comme le font certains pays anglo-saxons, plutôt que le ruban de Saint-Georges orange et noir utilisé par les Russes et d’autres pays d’ex-URSS.Et depuis une quinzaine d’années, les autorités ukrainiennes parlent dorénavant de victoire sur le nazisme lors de la " Deuxième guerre mondiale ", et non plus " Grande guerre patriotique ", comme Moscou la qualifie toujours.
L’embargo de l’UE sur le pétrole
La Commission européenne a dans le même temps proposé un embargo progressif de l’UE sur le pétrole importé de Russie.Si les Etats membres de l’Union européenne donnent, à l’unanimité, leur feu vert, " nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d’ici à la fin de l’année ", a dit à Strasbourg la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.D’après des responsables européens, le projet de la Commission prévoit une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et totalement dépendants des livraisons par l’oléoduc " Droujba " (Amitié), qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023.

Une manifestation a réuni mercredi des protestataires devant la chancellerie allemande à Berlin pour faire pression sur le gouvernement dans le dossier des sanctions sur le pétrole russe.

 

 

 

Les Hongrois ont cependant aussitôt rejeté la proposition " dans sa forme actuelle ", jugeant qu’une telle mesure " détruirait complètement " leur sécurité énergétique.Une décision fustigée par le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, selon lequel les Etats de l’UE qui refusent cet embargo se rendent " complices " des " crimes " russes en Ukraine.

Bruxelles propose de sanctionner le patriarche Kirill
Pour son sixième paquet de sanctions contre la Russie présenté mercredi, l’Union européenne a en outre proposé d’exclure trois banques russes supplémentaires – dont Sberbank, le plus gros établissement russe – du système financier international Swift.Le Royaume-Uni a, lui aussi, annoncé mercredi une nouvelle salve de mesures punitives, dont l’interdiction de fournir à la Russie des services tels que la comptabilité et le conseil, mais également des gels d’avoirs et des interdictions d’entrée sur son territoire.Le président américain Joe Biden a quant à lui déclaré mercredi qu’il discuterait cette semaine avec les autres pays du G7 de possibles sanctions " supplémentaires " contre la Russie.

La Commission européenne propose également de sanctionner le chef de l’Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill, dans le cadre d’un sixième train de mesures en réponse à la guerre en Ukraine, selon un document consulté mercredi par l’AFP.La nouvelle liste, qui devra encore être approuvée par les Etats membres, comprend 58 personnalités, dont de nombreux militaires russes soupçonnés d’être impliqués dans des " crimes contre l’humanité et crimes de guerre " à Boutcha en Ukraine.Elle comprend également le directeur du Centre national russe de gestion de la défense, Mikhaïl Mizintsev, pour son rôle dans le siège de la ville ukrainienne de Marioupol.Également visés, la femme, la fille et un fils du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Le patron du gendarme russe des télécoms Roskomnadzor, Andreï Lipov, fait aussi partie de la liste, de même que la nouvelle maire de Melitopol Galina Danilchenko, installée par les forces russes qui occupent la ville ukrainienne.

Des enfants jouant en plein air devant la compagnie d’électricité de Lviv touchée mercredi par les bombes russes. Une grande partie de la ville de l’ouest était plongée dans le noir

 

 

Les sanctions consistent en une interdiction d’entrée dans l’UE et un gel des avoirs. Plus d’un millier de personnes sont déjà inscrites sur la liste noire européenne.Le patriarche Kirill, " un allié de longue date du président Vladimir Poutine, est devenu l’un des principaux soutiens de l’agression militaire russe contre l’Ukraine ", souligne le document.Le chef de l’Eglise orthodoxe russe, qui revendique environ 150 millions de fidèles dans le monde, principalement en Russie, a multiplié les sermons soutenant l’offensive du Kremlin en Ukraine.

Le 27 février, il y a vu un combat contre les " forces du mal " opposées à " l’unité " historique entre la Russie et l’Ukraine.

Les nouvelles sanctions visent aussi 17 entités, parmi lesquelles l’avionneur Soukhoï, dont les chasseurs sont utilisés en Ukraine, ainsi que d’autres entreprises fournissant les forces armées russes en électricité, télécommunications, matériel (véhicules, drones, pneus), mais également en uniformes et en repas.

Les sanctions européennes, prises depuis 2014 après l’annexion de la Crimée, concernent déjà 1.091 personnes et 80 entités.

Bombardements tous azimuts

Sur le terrain des opérations militaires, les forces russes ont continué mercredi leur offensive dans l’est, tout en frappant de nombreuses cibles dans l’ouest, de Lviv à la région montagneuse jusque-là préservée de Transcarpathie, non loin de la frontière hongroise.

" Afin de détruire les infrastructures de transport de l’Ukraine, l’ennemi a tiré des missiles sur des installations dans les régions de Dnipropetrovsk, Kirovograd, Lviv, Vinnytsia, Kiev, de la Transcarpathie, d’Odessa et de Donetsk ", a déclaré l’état-major de l’armée ukrainienne dans la matinée.

Dans la partie orientale, les Russes cherchent à " s’assurer le contrôle total des régions de Donetsk et de Lougansk et à maintenir un couloir terrestre vers la Crimée occupée ", a-t-il ajouté.

Une patrouille ukrainienne près de Pokrovske, dans l’est de l’Ukraine. Ce village se trouve dans un no man’s land où les deux côtés sont si proches, à certains endroits à environ 3 km, que les troupes ukrainiennes utilisant des jumelles peuvent voir les Russes creuser à leurs tranchées. (AFP)

 

 

Une frappe russe a ainsi fait deux morts et onze blessés, tous des civils, dans le village de Chandrygolove, a déploré le gouverneur de la région de Donetsk Pavlo Kyrylenko.D’autres ont fait un mort et un blessé, un enfant, aux alentours de Kharkiv.Dans la grande ville industrielle de Dnipro (ou Dnipropetrovsk), des journalistes de l’AFP ont entendu une très forte explosion précédée de bruits de vols d’avions.

" Un bombardement en plein centre de Dnipro. Restez dans les abris ", a conseillé son maire Boris Filatov.

" Une autre frappe sur les infrastructures ferroviaires à Dnipro. Pas de victimes ", a précisé le PDG des chemins de fer ukrainiens Olexandre Kamychine.

Dans le sud, des explosions ont eu lieu à Mykolaïv, dont la population a également été appelée à demeurer dans les abris, ont annoncé les autorités locales.

Aux frontières nord de l’Ukraine, le Bélarus, un allié de Moscou, a de son côté entamé mercredi des manœuvres militaires " surprise ", censées tester les capacités de réaction de son armée, a déclaré son ministère de la Défense.

Vingt nouveaux corps découverts autour de Kiev
Vingt nouveaux corps de civils ont été découverts au cours des dernières 24 heures dans la région de Kiev, en partie occupée pendant plusieurs semaines par les forces russes, a annoncé mercredi la police ukrainienne, pour un total cumulé de 1.235 corps de civils retrouvés à ce stade.Ces 20 corps ont été découverts " à Borodianka, des villages non loin de là et des villages du district de Vychgorod ", a précisé le chef de la police régionale, Andriï Nebytov, dans une vidéo publiée par le ministère de l’Intérieur.
Les funérailles d’un militaire à la cathédrale St Michel au Dôme d’Or de Kiev

 

 

 

" Au total 1.235 corps de civils ont été retrouvés et inspectés ", a-t-il annoncé, dont 800 ont déjà été " examinés par des experts ".Un précédent bilan donné le 21 avril à l’AFP par la vice-Première ministre ukrainienne, Olga Stefanichyna, faisait état de plus de 1.000 corps de civils " actuellement (dans les morgues) de l’ensemble de la région de Kiev ". "Je peux vous dire, malheureusement, la plupart d’entre eux sont des personnes mortes par balles ", a précisé M. Nebytov mercredi.

A ce stade, 282 corps n’ont pas encore été identifiés, toujours selon la police.

Soutien à la Moldavie

De Chisinau, la capitale moldave, le président du Conseil européen, Charles Michel, a indiqué que les Européens prévoyaient " cette année de considérablement accroître (leur) soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées ".

Et, ce quelques jours après des attaques dans le territoire séparatiste moldave prorusse de Transdniestrie et après des propos fin avril d’un général russe, Roustam Minnekaïev, selon lequel la prise du sud de l’Ukraine permettrait aux Russes d’avoir un accès direct à cette région.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida est interdit du territoire russe après les sanctions décidées par son gouvernement contre Moscou

 

 

Sur le front diplomatique, Moscou a décidé de boycotter une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU avec le Comité politique et de sécurité (COPS) de l’UE mercredi, illustrant une nouvelle dégradation de ses relations avec ses partenaires aux Nations unies.La Russie a interdit le même jour l’accès à son territoire à plus de 60 responsables japonais, dont le Premier ministre Fumio Kishida, en représailles aux sanctions prises par le Japon.
Pour Lula, Zelensky est " aussi responsable " que Poutine
L’ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé que le président ukrainien Volodymyr Zelensky était " autant responsable " du conflit dans son pays que son homologue russe Vladimir Poutine, dans un entretien au magazine américain Time publié mercredi. "Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements (du monde). Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable ", a déclaré le favori de la présidentielle d’octobre au Brésil. "Il voulait la guerre. S’il n’en voulait pas, il aurait négocié un peu plus ", a-t-il ajouté.Lula a également jugé le comportement de M. Zelensky " étrange ": " on dirait qu’il fait partie d’un spectacle. Il est à la télé matin, midi et soir, au Parlement anglais, français, allemand, comme s’il était en campagne. Il devrait être plus préoccupé par la table des négociations ".

L’icône de la gauche brésilienne a accusé par ailleurs les puissances occidentales d' "inciter à la haine contre Poutine ".

Lula a également jugé le comportement de M. Zelensky " étrange ": " on dirait qu’il fait partie d’un spectacle ". Le leader de la gauche brésilienne n’est pas le seul à ironiser sur l’ancien métier de comédien du président de l’Ukraine.

 

 

" Si on stimule Zelensky, lui-même pense qu’il est le meilleur. En fait, il aurait fallu lui dire sérieusement: +mon gars, tu es un bon humoriste, mais on ne va pas faire une guerre pour que tu puisses te donner en spectacle+. Et dire à Poutine. +Tu as plein d’armes, mais tu n’as pas besoin de les utiliser contre l’Ukraine. Allons discuter! ", a-t-il insisté.Lula, 76 ans, qui a présidé le Brésil durant deux mandats, de 2003 à 2010, pointe du doigt le président américain Joe Biden qui, selon lui, n’a " pas pris la décision correcte " au sujet du conflit en Ukraine. "Les Etats-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit (…). Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader ", a lancé le Brésilien.

L’ONU en a également pris pour son grade. " Il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU ", a-t-il déploré.

Dès le début de la guerre en Ukraine, la gauche brésilienne a eu une position ambiguë, condamnant d’une part l’invasion russe, mais tenant d’autre part l’Otan pour responsable.

L’armée finlandaise participe actuellement à des manœuvres militaires avec d’autres membres de l’Otan
La Finlande souhaite une adhésion rapide à l’Otan

La Finlande espère une ratification " la plus rapide possible " par les 30 membres de l’Otan, en cas de candidature seule ou avec la Suède pour rejoindre l’alliance atlantique, a affirmé mercredi sa Première ministre Sanna Marin.

Helsinki mène aussi des discussions avec les principaux pays de l’alliance pour obtenir des garanties de protection durant la période d’adhésion qui peut durer plusieurs mois.

Au moment où Helsinki prépare sa candidature à l’Otan, un hélicoptère de l’armée russe a violé l’espace aérien de la Finlande mercredi matin, a annoncé le ministère finlandais de la Défense.C’est la deuxième fois en un mois et la deuxième fois depuis le début de l’année qu’Helsinki dénonce une incursion d’un appareil russe dans son espace aérien, selon le ministère, sur fond de tensions autour de la guerre en Ukraine.
La Première ministre finlandaise Sanna Marin mène également des discussions avec les principaux pays de l’Otan pour obtenir des garanties de protection durant la période d’adhésion qui peut durer plusieurs mois!

 

 

Les experts ont prévenu que des actes d’intimidation russes étaient à prévoir contre la Finlande et la Suède, alors que les deux pays envisagent de rejoindre l’Otan pour mieux se protéger de Moscou.Quatre avions de combat russes avaient violé l’espace suédois début mars au niveau de l’île stratégique du Gotland en mer Baltique. Vendredi soir, un avion de reconnaissance russe a également franchi la frontière aérienne près d’une base navale dans le sud du pays.Des actes hostiles difficiles à attribuer, comme des attaques informatiques, sont également jugés probables, selon les analystes, qui écartent toutefois l’hypothèse d’une confrontation militaire directe.

Pour Moscou, des mercenaires israéliens combattent avec les " nazis "
Des " mercenaires israéliens " combattent en Ukraine aux côtés du régiment Azov, que Moscou qualifie de " nazi ", a affirmé mercredi la diplomatie russe, dont une sortie sur le prétendu " sang juif " d’Hitler a déclenché une virulente polémique. "Je vais dire quelque chose que les politiciens israéliens ne veulent sans doute pas entendre, mais peut-être que cela les intéressera. En Ukraine, des mercenaires israéliens sont aux côtés des militants d’Azov ", a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova dans une interview à la radio Spoutnik.Fondé en 2014 par des militants d’extrême droite avant d’être intégré dans les forces régulières, le régiment ukrainien Azov s’est imposé comme l’un des plus farouches adversaires des forces russes qui mènent une offensive militaire contre l’Ukraine depuis le 24 février.
Ses membres, avec d’autres combattants ukrainiens, ont notamment refusé de déposer les armes dans le port assiégé de Marioupol.
Des membres du régiment Azov, que Moscou qualifie de " nazi ".

 

 

 

Héros pour beaucoup d’Ukrainiens, les membres d’Azov sont en revanche présentés par la Russie comme des " fascistes " et des " nazis " commettant des exactions.En affirmant que des Israéliens combattent à ses côtés, Moscou continue donc d’alimenter une polémique née après que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a affirmé dimanche qu’Adolf Hitler avait du " sang juif ", une théorie démentie par les historiens.Ces propos ont suscité la colère d’Israël, qui les a qualifiés de " scandaleux, impardonnables " et d' "horrible erreur historique ".

Mardi soir, le ministère russe des Affaires étrangères avait déjà soufflé sur les braises en accusant Israël de " soutenir le régime néonazi de Kiev ".

L’étrange sortie à l’emporte-pièce de Lavrov rompt avec sa traditionnelle langue de bois soviétique

 

 

" Nous avons prêté attention aux déclarations anti-historiques du ministre des Affaires étrangères (israélien) Yaïr Lapid, qui expliquent en grande partie la décision du gouvernement actuel de soutenir le régime néonazi de Kiev ", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. "L’histoire connaît malheureusement des exemples tragiques de coopération entre juifs et nazis ", ajoute le communiqué.

Le président ukrainien Volodymyr " Zelensky fait valoir cet argument: comment le nazisme peut-il être présent (en Ukraine) s’il est lui-même juif. Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif ", avait lancé M. Lavrov dimanche soir, dans une interview accordée à un média italien. Le prétendu " sang juif " d’Hitler est une théorie du complot traitée avec scepticisme par les historiens.

Egils Levits, président letton de son état et une des nombreuses bêtes noires de Poutine

 

 

" Aucune guerre n’est comparable à la Shoah… L’utilisation du génocide juif comme outil politique doit cesser immédiatement ", a dénoncé de son côté le Premier ministre israélien Naftali Bennett.Moscou a répété à maintes reprises vouloir " démilitariser " et " dénazifier " l’Ukraine, justifiant ainsi l’offensive lancée le 24 février.Mardi, la diplomatie russe a encore repris ces arguments, affirmant que " l’origine juive du président (Zelensky) n’est pas une garantie de protection contre le néonazisme rampant dans le pays. L’Ukraine, soit dit en passant, n’est pas la seule dans ce cas ", citant également le président letton Egils Levits, qui " a également des racines juives . Il couvre aussi aussi (…) la réhabilitation de la Waffen SS dans son pays ".

Moscou accuse également Jérusalem " d’ignorer l’épidémie de destruction et de profanation de monuments aux vrais justes du monde: les soldats de l’Armée rouge qui ont arrêté l’Holocauste et sauvé le monde juif ", et fais un parallèle entre l’antisémitisme et la " russophobie " en Ukraine.

Avec AFP

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