A Alep, en Syrie, on célèbre déjà la Fête de la victoire russe contre les Nazis avec force drapeaux russes et portraits de Bachar al-Assad

 

 

Le soutien occidental à l’Ukraine contrarie le Kremlin

L’aide militaire et en matière de renseignements des Occidentaux à l’Ukraine empêche la Russie d’achever " rapidement " son offensive chez son voisin, a indiqué jeudi le Kremlin, assurant néanmoins que tous ses objectifs seront remplis.

" Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes (…), ces actions ne permettent pas d’achever rapidement l’opération ", a déclaré à la presse Dmitri Peskov, en réagissant à une publication parue mercredi dans le New York Times.

Selon ce journal, citant des sources anonymes au sein des services américains, les renseignements fournis par les Etats-Unis à l’armée ukrainienne ont permis de cibler plusieurs généraux russes près du front.

Des restes de blindés russes détruits à Hostomel, au nord de Kiev

 

 

Cibler des généraux russes

Le ministère américain de la Défense a démenti jeudi fournir des renseignements permettant aux forces ukrainiennes de viser des hauts gradés russes près du front, ainsi que l’a affirmé le New York Times.

Il est exact que les Etats-Unis transmettent à Kiev des éléments des renseignements " afin d’aider les Ukrainiens à défendre leur pays ", a déclaré John Kirby, le porte-parole du Pentagone.

Mais, a-t-il ajouté, " nous ne fournissons pas d’informations sur la localisation de hauts commandants militaires sur le champ de bataille, pas plus que nous ne participons aux décisions de ciblage prises par les militaires ukrainiens ".

Le New York Times avait au contraire affirmé mercredi, citant des sources anonymes au sein des services américains, que les renseignements fournis par les Etats-Unis à l’armée ukrainienne avaient permis de cibler plusieurs généraux russes près du front.

Lundi, le Pentagone avait officiellement indiqué que le chef d’état-major russe, Valéri Guerassimov, s’était rendu pendant " plusieurs jours " la semaine dernière sur le front dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, suggérant ainsi que les plus hauts responsables militaires russes se rapprochaient des combats. Mais le Pentagone n’avait pas confirmé les rumeurs de blessures concernant Valéri Guerassimov. (AFP)

 

 

Citant plusieurs hauts responsables américains, le journal a déclaré que sur la douzaine de généraux russes tués par les forces ukrainiennes, " beaucoup " avaient été ciblés avec l’aide des services de renseignement américains.

Le Conseil de sécurité nationale américain (NSC) avait déjà qualifié d' "irresponsable " l’affirmation selon laquelle les Etats-Unis aidaient l’Ukraine à tuer des généraux russes.

" Les Etats-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays ", avait déclaré à l’AFP Adrienne Watson, porte-parole du NSC, dans un courriel.

" Nous ne fournissons pas de renseignements dans l’intention de tuer des généraux russes ", avait-elle souligné.

Les efforts de renseignement de Washington pour aider l’Ukraine au plus près, dans les combats, se sont notamment " concentrés sur la détermination de la localisation et d’autres détails sur les quartiers généraux mobiles de l’armée russe, qui se déplacent régulièrement ", écrit le New York Times.

Le naufrage du " Moskva "

Sur ce plan, des informations communiquées par les Etats-Unis ont aidé l’Ukraine à couler le croiseur russe Moskva, a par ailleurs affirmé jeudi la chaîne américaine NBC.

Le Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire pouvant officiellement compter jusqu’à 680 membres d’équipage, a coulé le 14 avril.

 

 

Selon des responsables anonymes cités par la chaîne, les forces ukrainiennes ont demandé aux Américains des renseignements concernant un navire croisant en mer Noire. Les Américains auraient alors identifié le bâtiment comme étant le Moskva et auraient précisé sa position.

Informations contradictoires de Marioupol
L’ONU a annoncé jeudi l’envoi d’un nouveau convoi pour évacuer les civils de l’usine Azovstal à Marioupol, la dernière poche de résistance aux forces russes dans ce port stratégique du Donbass, même si les Ukrainiens accusaient Moscou de ne pas y tenir sa promesse de trêve.

Les informations sur la situation dans l’immense aciérie de Marioupol étaient contradictoires.

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé jeudi soir que " l’armée russe était toujours prête à assurer l’évacuation des civils " d’Azovstal, qui pourraient être encore 200 piégés avec les combattants ukrainiens dans ce complexe.

Un pont détruit à Pechenegi, dans la région de Kharkiv

 

 

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a quant à lui également déclaré que l’armée russe respectait le cessez-le-feu autour de l’usine, qu’elle a annoncé mercredi pour trois jours. Et affirmé que des couloirs humanitaires autour d’Azovstal  " fonctionnaient " ce jeudi.

" La partie ukrainienne et surtout (les combattants) réfugiés sur le site de l’usine sont connus pour fabriquer beaucoup de mensonges ", a-t-il assuré.

Selon le Kremlin, aucun assaut n’est en cours à Azovstal, Vladimir Poutine ayant ordonné d’assiéger le site pour faire céder les unités ukrainiennes qui s’y trouvent, coupés du monde.

Mais le commandant-adjoint du régiment Azov qui défend ces installations, Sviatoslav Palamar, a assuré dans une vidéo que des " combats sanglants " se déroulaient à l’intérieur même du site et que les Russes " ne tenaient pas leur promesse " de trêve.

Un énorme cratère formé par l’explosion d’un missile à Kramatorsk, sur le front de l’est. (AFP)

 

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Olexiï Arestovitch, a de son côté dit que les Russes arrivés dans l’usine avaient été un premier temps " repoussés ".  Mais il a refusé d’en dire plus, soulignant disposer d’informations " contradictoires ".

Malgré l’incertitude sur la situation à l’aciérie, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des questions humanitaires, Martin Griffiths, a annoncé qu’un nouveau convoi de l’ONU se dirigeait vers elle.

" A l’heure où nous parlons, un convoi est en route pour arriver à Azovstal d’ici demain matin avec l’espoir de récupérer les civils restants dans ce sombre enfer, qu’ils habitent depuis tant de semaines et de mois, et de les ramener en sécurité ", a déclaré M. Griffiths à Varsovie. Le Comité international de la Croix-rouge (CICR) a confirmé y être associé.

Un missile s’est planté sans exploser devant l’hôpital de Chuguiv, dans la région de Kharkiv

 

 

Une centaine de civils avaient déjà pu quitter ce complexe le week-end dernier, à l’occasion d’une évacuation organisée avec l’ONU et le CICR.

La prise totale de Marioupol, une cité portuaire de près de 500.000 habitants avant-guerre dévastée par deux mois de siège et de bombardements russes, serait une victoire importante pour la Russie à l’approche du 9 mai, jour où elle célèbre avec un grand défilé militaire sur la Place Rouge sa victoire sur l’Allemagne nazie en 1945.

Les Ukrainiens ont affirmé que les Russes se préparaient à aussi en organiser un à Marioupol ce jour-là.

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, Moscou n’a pu revendiquer le contrôle total que d’une ville d’importance, celle de Kherson, dans le sud.

Des funérailles d’un soldat ukrainien dans la cathédrale de Lviv, à l’ouest de l’Ukraine

 

 

 

Levée de fonds

Dans ce contexte, le président Volodymyr Zelensky, qui ne cesse de réclamer plus de sanctions contre la Russie et plus de livraisons d’armes, a lancé jeudi une campagne mondiale de levée de fonds pour l’Ukraine, via une plateforme.

" En un clic, vous pouvez donner des fonds pour aider nos défenseurs, sauver nos civils et reconstruire l’Ukraine ", a-t-il expliqué dans une vidéo sur Twitter. La page d’accueil de la plateforme propose de choisir entre un don pour financer la défense, l’aide médicale ou la reconstruction.

Plus de six milliards d’euros " pour aider l’Ukraine et tous ceux qui (la) soutiennent " ont parallèlement été collectés au cours d’une conférence internationale des donateurs à Varsovie, a annoncé jeudi le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki.

Un quartier de Kramatorsk a été ciblé par des missiles, sur le front de l’est

 

 

L’offensive russe se poursuit à l’Est

Les forces russes poursuivent par ailleurs leur offensive, notamment dans l’est.

Selon le gouverneur de la région de Donetsk, 25 civils ont été blessés dans une frappe dans la nuit sur un quartier d’habitation à Kramatorsk.

Moscou a affirmé y avoir visé un poste de commandement ukrainien et deux entrepôts militaires sur l’aérodrome de cette ville.

La Russie a également dit avoir tiré des missiles " de haute précision " dans le sud, en particulier sur un aéroport militaire près de Kirovograd, et sur un dépôt de munitions et un dépôt de carburants dans la région de Mykolaïv.

 

 

 

" L’ennemi a perdu le contrôle de plusieurs localités près des régions de Mykolaïv et de Kherson ", a néanmoins assuré l’état-major ukrainien jeudi matin.

Aux frontières nord de l’Ukraine, le Bélarus – un allié de Moscou – a entamé mercredi des manoeuvres militaires " surprise " censées tester les capacités de réaction de son armée, selon son ministère de la Défense.

Et la Russie a annoncé mercredi soir que son armée avait simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire dans l’enclave russe de Kaliningrad, entre la Pologne et la Lituanie, deux pays membres de l’UE.

 

 

Nouvelles sanctions

Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est pour sa part prononcé jeudi pour une confiscation des avoirs russes gelés dans l’UE dans le cadre des sanctions contre la Russie, afin d’aider à reconstruire l’Ukraine.

" Je suis absolument convaincu que c’est extrêmement important non seulement de geler les avoirs, mais encore de rendre possible leur confiscation, dans le but de les rendre disponibles pour le pays qui se reconstruit ", a-t-il déclaré à l’agence de presse Interfax-Ukraine.

Mercredi, la Commission européenne a proposé, dans le cadre d’un sixième paquet de sanctions de l’UE, un embargo progressif sur le pétrole importé de Russie.

Le meilleur ami de l’homme est aussi un excellent démineur. Patron (cartouche en ukrainien) peut flairer les matières explosives, même enterrées dans les champs

 

Si les Etats membres de l’Union européenne donnent – à l’unanimité – leur feu vert, " nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d’ici la fin de l’année ", a dit la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Le projet de Bruxelles prévoit une exemption provisoire pour la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et totalement dépendants des livraisons par l’oléoduc " Droujba ", qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023.

Budapest a toutefois écarté ce projet en l’état, s’attirant les foudres du chef de la diplomatie ukrainienne, qui a accusé tout pays s’opposant à un tel embargo de " complicité " des crimes imputés aux Russes en Ukraine.

Outre les mesures sur le pétrole, l’Union européenne a aussi proposé mercredi d’exclure trois banques russes supplémentaires – dont Sberbank, le plus gros établissement russe – du système financier international Swift.

 

Volodymyr Zelensky a de son côté invité à Kiev le chancelier allemand Olaf Scholz et le président Frank-Walter Steinmeier, trois semaines après avoir snobé ce dernier qui avait voulu y effectuer une visite, a-t-on appris jeudi auprès de la présidence allemande.

 

Avec AFP

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