Un responsable de premier plan de Daech (l’État Islamique ou EI) a été capturé lors d’une opération spéciale des forces américaines dans un village au nord de la Syrie. Selon la coalition, l’opération a été organisée de sorte à " minimiser " le risque de dommages collatéraux envers les civils. Le groupe extrémiste, qui continue à être très actif dans l’est de la Syrie et dans l’Ouest de l’Irak, continue à mener des attentats dans les deux pays, malgré les récentes captures de cadres de l’État Islamique par les services de renseignement turques et occidentaux. 

 

Les forces de sécurité bloquent une entrée du village de Humayra, où les forces de la coalition américaine ont mené une opération aérienne nocturne visant un cadre de Daech (État Islamique) au nord de la province syrienne d’Alep, le 16 juin 2022. (AFP)

Les forces américaines ont capturé jeudi avant l’aube un chef du groupe État islamique (EI ou Daech) lors d’une opération héliportée dans un village du nord de la Syrie, ont indiqué une ONG syrienne et des témoins.

La coalition antijihadistes menée par les États-Unis et dont les forces sont déployées en Syrie et en Irak voisin, a annoncé dans un communiqué la capture d’un " artificier " de l’EI, présenté comme l’un des principaux dirigeants du groupe jihadiste en Syrie, pays morcelé par la guerre.

En réponse à une question de l’AFP, une responsable de la coalition a affirmé qu’il s’agissait de Hani Ahmed Al-Kurdi, un ancien chef de l’EI à Raqa, un ex-fief du groupe jihadiste dans le nord syrien.

L’opération a eu lieu dans le village d’Al Humayrah dans la province d’Alep. Situé à quatre km de la frontière avec la Turquie, le village et les localités avoisinantes sont sous contrôle des soldats turcs et de leurs supplétifs syriens.

" L’homme capturé par les Américains est un responsable de premier plan de l’EI ", a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG syrienne qui dispose d’un réseau de sources en Syrie. L’opération " a été rapide et facile. Deux des hélicoptères ayant participé au raid ont atterri près du village d’Al Humayrah formé d’une trentaine d’habitations. Un échange de tirs a suivi " avant que l’homme ne soit arrêté, a-t-il ajouté, sans faire état de victimes.

Selon le communiqué de la coalition antijihadistes, l’opération a été " méticuleusement préparée afin de minimiser le risque de dommages collatéraux, en particulier tout préjudice potentiel pour les civils ".

Une opération éclair 

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie et la conquête de vastes territoires, l’EI a vu son " califat " autoproclamé s’effondrer sous le coup d’offensives successives. Il a été défait en 2017 en Irak et en 2019 en Syrie. (AFP)

Dans la nuit, plusieurs hélicoptères ont été vus par le correspondant de l’AFP se diriger vers Al Humayrah. L’opération a duré quelques minutes mais les hélicoptères ont survolé ensuite la région pendant plusieurs heures.

" Vers minuit et demi, des hélicoptères ont mené une opération contre une maison située à la limite du village où vivaient un déplacé " et plusieurs personnes, a indiqué à l’AFP Mohammed Youssef, un habitant d’Al Humayrah.

Après le raid, plusieurs hélicoptères ont continué à survoler le secteur. Une fois partis, " nous nous sommes rendus dans l’habitation et avons trouvé des femmes, les mains liées avec une corde et des enfants à l’extérieur. Les femmes nous ont dit que les forces (américaines) ont emmené un jeune homme appelé Fawaz ", a ajouté M. Youssef.

D’autres habitants ont indiqué que six femmes, trois jeunes hommes et un vieillard habitaient dans cette maison, précisant ignorer leur éventuel lien de parenté. Ils n’avaient pas l’habitude de se mêler aux villageois, ont-ils ajouté. Le vieillard est resté avec les femmes.

Selon des témoins, à la suite de la capture du dénommé Fawaz, les deux autres jeunes hommes ont été arrêtés par un groupe de rebelles syriens allié aux soldats turcs. Les soldats turcs ont ensuite bouclé le secteur.

Une organisation tentaculaire, qui résiste aux opérations sécuritaires 

Mohammed Youssef, témoin oculaire local d’une opération aéroportée nocturne menée par les forces de la coalition dirigée par les États-Unis contre l’État islamique (EI), donne une interview dans le village de Humayra, dans le district de Ghandoura, au nord de la province syrienne d’Alep, le 16 juin 2022. (AFP)

La dernière opération des forces spéciales américaines en Syrie remonte au 3 février. Le dirigeant de l’EI, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, y avait alors été tué. Son prédécesseur Abou Bakr al-Baghdadi a été également éliminé dans un raid américain en Syrie en 2019.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie et la conquête de vastes territoires, l’EI a vu son " califat " autoproclamé s’effondrer sous le coup d’offensives successives. Il a été défait en 2017 en Irak et en 2019 en Syrie.

Mais le groupe extrémiste sunnite, responsable de multiples exactions, continue de mener des attaques à travers des cellules dormantes dans ces deux pays.

Fin mai, un responsable turc avait annoncé l’arrestation d’un cadre de l’EI arrêté à Istanbul, sans préciser son identité. Des informations de presse avaient alors circulé sur la capture d’Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi à Istanbul, mais l’information n’avait pas été confirmée par les autorités turques ou d’autres pays. L’EI avait promis de venger la mort de Baghdadi, appelant notamment ses partisans à reprendre leurs attaques en Europe.

Avec AFP

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !